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Mais comme le dit Manesquier
dans le film : " Plus on vieillit, moins on fait attention
au temps qui passe et plus au temps qu’il fait. " Si
L’homme du train est aussi une réflexion sur
la vieillesse et le bilan de vies, il n’en est pas moins un
film de " climat " si l’on peut dire. La petite
phrase de Manesquier est loin d’être gratuite.
Outre le temps qui passe, c’est donc, aussi, une ambiance
très particulière que parvient à dépeindre
Estève. Le sentiment général de la partition,
bien que nuancée, est celui d’un cercle relativement
obsessionnel du début à la fin, sans véritable
conclusion rationnelle, comme un destin déjà
scellé d’avance. Une partition cohérente malgré
ses contradictions.
Les notes de guitare sèche s’enchevêtrent avec
celles jouées par les violoncelles notamment (plage
8), deux types d’instrument à cordes distincts dans
leurs " connotations " (guitare sèche pour
le vagabond désargenté et violoncelle pour le
retraité rustique). D’un point de vue musical, Manesquier
et Milan semblent finalement faire partie de la même
famille.
La musique de L’homme du train s’imprègne parfaitement
dans l’esthétique et le propos du film. On le doit
peut-être à un vrai accord d’hommes. Leconte
écrit : " Une fois de plus, avec Pascal Estève,
nous avons pu parler musique bien avant que le tournage ne
commence. " Deux hommes de deux mondes distincts
cohabitant avec bonheur.
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Pourtant, le pari n’était
pas gagné d’avance avec deux interprètes si
éloignés a priori. " Ce sont deux univers
qui ne sont pas faits pour s’accorder " déclare
Leconte, " sils devaient jouer dans le même
orchestre, ils mettraient longtemps pour jouer la même
mélodie. " Le petit miracle de cette musique
est d’y être parvenu, prenant à bras le corps
des clichés musicaux pour nous faire évader
dans un vrai voyage musical.
Pascal Esteve démontre s’il en est besoin son incontestable
talent, et avenir, de musicien des toiles. Il raconte avec
ses armes la force et richesse du métissage, une notion
bien actuelle qu’il défend avec simplicité et
dignité. L’homme du train restera comme un très
beau film sur l’écoute et l’égard de l’autre,
un film passage, à une époque pas toujours sage.
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Titre : L’homme du train
Compositeur : Pascal
Estève
Musique du film :
Patrice Leconte
Editeur : Milan
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