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Le Cinéma visionnaire - L'avant-garde américaine (1943-2000) (c) D.R. LIVRE

Le Cinéma visionnaire
L’avant-garde américaine
( 1943-2000)

de P. Adams Sitney
Par Gilles LYON-CAEN


Petit retour en arrière : le Forum des images proposait un cycle de films, à l’occasion de la sortie de l’édition française du livre : Le Cinéma visionnaire : l’avant-garde américaine (1943-2000) de P. Adams Sitney, aux éditions Paris Expérimental. Un livre référence, couvert d’éloges avant de se faire, peu à peu, le réceptacle de nuances, réserves ou manquements (selon Dominique Noguez) lors de la table ronde, organisée le samedi 29 juin, autour de l’auteur américain.



  Adams Sitney (c) D.R.
La table ronde a été marquée par la venue de Peter Kubelka, cinéaste-penseur et père du cinéma structurel. Autour de Kubelka et Adams Sitney, Dominique Noguez, écrivain, Pip Chodorov, ainsi que Christian Lebrat et Patrice Rollet (modérateurs) ont insisté d’abord sur l’influence de Kubelka sur le cinéma d’avant-garde américain. Au cours de la première réelle intervention du précurseur, intervention au sens littéral du terme, le public a assisté à un moment émouvant, très loin des conventions oratoires habituelles. En évoquant la vigueur et la fidélité des manifestations parisiennes, Peter Kubelka sort une bobine, rougit, change de ton. En désignant et caressant la bobine, son minimalisme laisse passer un vent d’intelligence. La pensée émane de la pellicule, dit-il, si elle disparaît, l’enseignement du maître à élève disparaîtra aussi. Mais son propos, aussi court que beau, incisif, se départit aussitôt de toute nostalgie en mentionnant le renouveau permanent de telles manifestations (Cinéma visionnaire au Forum, Christian Lebrat et Nicole Brenez et leur Rétrospective Jeune, dure et pure ! à la Cinémathèque française) et, au moins " à Paris ", l’espoir qu’elles suscitent.

P. Adams Sitney a été l’introducteur de l’avant-garde américaine dans le monde. Commis-voyageur de ce courant, il présenta en 1967 des films à Henri Langlois qui les programma à la Cinémathèque française. Archiviste, il occupe les sous-sols de l’Anthology Films Archives de New-York, lieu mythique (fondé par Jonas Mekas) qu’il co-dirige. Gardien des trésors avant-gardistes, théoricien, il a conçu, pour l’édition française de son Cinéma visionnaire, un nouveau chapitre qui ouvre davantage sur l’actualité. On peut espérer que ce livre, considéré selon Dominique Noguez comme " un double du cinéma expérimental des trente dernières années ", serve de patron à une édition américaine (des ouvrages de cinéma) ultérieure.