Daho au grenier, on ressort les vieux
torchons élimés du classicisme amoureux type
Hélène Ségara au bord de la crise de
pois chiches. Jallel fait la connaissance de Lucie, nympho
surdiplômée question baise incarnée par
l’omniprésente Elodie Bouchez qui, côté
surprise, reste désespérément abonnée,
illimitée ?, aux rôles de pommées sans
éclat, et comme sectionnée des éclaboussures
dramaturgiques qui transcendent le jeu des plus grand(e)s.
Bref, une bouchée de pain peu roborative au bord, paradoxalement,
de l’aérophagie conventionnelle. Entre les deux tourtereaux,
va naître une belle et grande histoire d’amour, avec
la bienséance pour témoin. Patatras !
La Faute à
Voltaire vire, ce faisant, à la mollesse et à
la facilité dépourvue de grâce mais surchargée
en graisse. La bonne morale chrétienne chère
à notre Tavernier national vient faire table rase de
toute la douce marginalité déployée dans
les émois introductifs de cet objet, finalement sans
grand intérêt. Regrettable, certes, mais assurément
impoli tant la détermination à vouloir, ces
temps-ci, envier la vie des pauvres, des SDF sans papiers
dans le cas présent, est devenue monnaie courante.
Pour reprendre une formule actualisée par la FNAC :
Si vous aimez Buena Vista Social Club, vous aimerez La Faute
à Voltaire. Si l’existence franchement peu enviable
de musiciens post-retraités sous un régime dictatorial
vous emplit de joie, alors effectivement les mésaventures
de Jallel vous procureront peut-être un début
d’érection. En revanche, si vous avez un peu de temps
à perdre, proposez votre candidature de bénévole
au Samu Social de Paris ou à Emmaüs. Dans ces
endroits, les sentiments ne sont pas bradés.
Titre
: La Faute à Voltaire Réalisateur
: Abdellatif Kechiche Scénariste
: Abdellatif Kechiche Directeur de la photographie :
D. Brenguier, M.-E. Spencer Acteurs : Sami Bouajila,
Elodie Bouchez, Bruno Lochet, Aure Atika
Production Flach Film, Canal +, Centre National
de la Cinématographie (C.N.C.) Editeur : One
Plus One Pays : France Durée : 2h10