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On l’aura compris, Mais
ou et donc ornicar est un film bouleversant et rare. Rare
comme son auteur, Bertrand van Effenterre, assistant de Rivette
(Duelle) et d’Eustache (Mes petites amoureuses),
qui signait là son deuxième long métrage
après Erica Minor, autre chronique de vies croisées.
Portraitiste des âmes, le cinéaste goûte
peu aux effets de manche stylistiques, il aime les silences,
les regards perdus ou aimants, le trouble de ses personnages
(ou de ses comédiens tant ils se confondent intimement),
les panoramiques discrets. On relèvera enfin la photo
remarquable de Nurith Aviv (l’une des premières femmes
chef-opératrices en France), le montage de Joële
van Effenterre, épouse du cinéaste, la musique
remarquable et étrange d’Antoine Duhamel, subtilement
utilisée par le cinéaste, et la présence
au générique de Claire Denis en jeune accouchée
ou de Louis Daquin (le réalisateur de Nous les gosses)
en vieil homme aigri, pestant dans un café.
BONUS
Il faut d’abord souligner que le film bénéficie
à l’occasion de son édition en DVD d’une image
entièrement restaurée. Ce qui est un vrai luxe
quand on connaît l’état lamentable des copies
de nombreux films en couleur des années 70. Outre la
bande-annonce et les traditionnelles bio-filmographies des
comédiens et du réalisateur, on peut découvrir
quelques rushes inédits, commentés par Bertrand
van Effenterre. Cinq documents sont présentés :
dans le premier, Anne, le personnage incarné par Brigitte
Fossey, aide une vieille dame de son immeuble à porter
son sac, avant d’aller prendre un verre avec elle au café
du coin. Une autre histoire de solitudes, non montée
dans le film par peur de casser son rythme. On revoit Anne
dans deux autres séquences : l’une, anecdotique,
coupée également au montage, la montre en présence
de sa mère, jouée par Jenny Clève. La
deuxième comprend l’intégralité de l’interview
donnée par la jeune femme à Isabelle, l’amie
sociologue. Un moment d’improvisation de Brigitte Fossey assez
impressionnant. D’autres témoignages de femmes recueillis
par Isabelle sont présentés dans leur longueur.
Enfin, nettement plus dispensable, même si elle est
savoureuse sur le plan du jeu des comédiens, une courte
séquence d’engueulade entre Michel et Philippe (Jean-François
Stévenin et Didier Flamand).
Mais ou et donc Ornicar est édité par
Mallia Films (producteur du film) et Les Documents Cinématographiques,
une société menant une politique assez stimulante
de restauration de films et d’édition de DVD et VHS.
Dans son catalogue figurent des trésors d’Henri Calef,
Edmond T.Gréville, Georges Rouquier, Paul Fejos, Jean
Painlevé (l’hippocampe de ses films scientifiques est
d’ailleurs l’emblème de la société) et
bien d’autres…
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Titre :
Mais où est donc Ornicar ?
Réalisateur :
Bertrand van Effenterre
Assistants à
la réalisation
: Claire Denis, Jean-Marie Duhart
Scénario
: Bertrand van Effenterre, Dominique Wolton
Image
: Nurith Aviv, Jean-Louis Melun, Thierry Jault
Acteurs :
Géraldine Chaplin, Brigitte Fossey, Jean-François
Stevenin, Didier Flamand, Jean-Jacques Biraud,
Anna Prucnal, Claudine Renaux, Catherine Longuepée,
Claire Denis, Louis Daquin
Son
: Pierre Gamet, Alain Lachassagne, Bernard Chaumeil
Montage
: Joele van Effenterre
Musique
: Antoine Duhamel
Décors
: Max Berto
Production
: Mallia Films
Producteurs :
Bertrand van Effenterre, Herbert de Zaltza
Editeur :
Mallia Films / Les documents cinématographiques
Durée
: 110 minutes
Type :
Zone 2
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