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Et Michel Chion de rappeler
récemment que les premiers films de Chaplin n’indiquaient
ni le pays ni la ville où se déroulait le récit,
en citoyen du monde. Pas étonnant dès lors de
constater que Chaplin utilisa plusieurs fois un langage inventé
fait de français, d’espagnol, de yiddish et d’anglais
: " Se bela dui sadore, je notre so capore, je notre
si cavore, je la tout la tila twy " (que l’on trouve
ici dans le premier morceau " Titine from Modern Times
"). Une langue inventée que Chaplin reprendra
et développera de manière plus expressive encore
dans The great dictator en 1939.
" Le vagabond de Chaplin, poursuit Chion, est
un apatride, en noir et blanc et sans voix. Il incarne avec
d’autant plus de facilité un type populaire dans le
monde entier. " (" Télérama ",
111H, 2002, p.36). Sauf que Chaplin décida de prendre
la parole justement, comme en rend compte le présent
album (en particulier les deux derniers morceaux du disque).
Cette prise de voix, de parole, de pouvoir, aura signé
non tant la mort du vagabond, mais " la mue " de
celui-ci, Chaplin affirmant ainsi mieux son indépendance,
sa liberté et sa capacité à changer,
comme y sont parvenus peu d’hommes de la rue et trop peu d’hommes
de pouvoir.
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Titre :
Charlie Chaplin & The Fureys
Genre :
Bande originale de film
Editeur :
MK2 Musique
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