Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Law & Order : Special Victims Unit (c) D.R. TV

Law & Order : Special Victims Unit
New York, Unité spéciale
Par Nicolas JOURNET


Synopsis : Olivia Benson, Elliot Stabler, Odafin Tutuola, John Munch et Donald Cragen sont membres de l’unité spéciale des victimes de la police de New York, spécialisée comme son nom ne l’indique pas dans les affaires d’agressions sexuelles. Viols, incestes, pédophilie : tel est le quotidien de cette équipe d’enquêteurs.


....................................................................

QUESTION DE PSYCHOLOGIE

  Law & Order : Special Victims Unit (c) D.R.

Dans les années 80, et même encore un peu aujourd’hui, les séries américaines étaient considérées comme l’expression même de la sous-culture. Violence, sexe, réalisation au bulldozer, scénario minimaliste : les productions audiovisuelles US n‘avaient pas bonne presse. Ces critiques étaient en grande partie justifiées, même si quelques séries remarquables, telles que Miami Vice (Michael Mann à la réalisation puis à la production) ou Un flic dans la mafia (Kevin Spacey en caïd paranoïaque) s’en trouvaient minimisées. Depuis une dizaine d’années, en gros depuis la première diffusion sur M6 des premiers épisodes de X-Files, les séries américaines obtiennent un écho plus favorable dans la presse française. Et ce n’est que justice, vu la qualité de certains programmes.

Exemple marquant : New York, unité spéciale diffusée chaque samedi soir sur TF1 à partir de 23 heures. Moins célébrée que ses petites camarades Oz  (M6) ou 24 heures chrono (Canal +), cette série est un petit bijou d’efficacité scénaristique et de sobriété plastique. Créée en 1999 par le producteur Dick Wolf, New York, unité spéciale Law & Order: Special Victims Unit en version originale) est une dérivation de New York District, série récompensée à plusieurs reprises aux Emmy Awards. Pratique très courue aux Etats-Unis (ils appellent cela " spin-offs "), la déclinaison d’un feuilleton à succès est rarement réussie, le clone n’arrivant pas à reproduire les qualités de la série mère.

Law & Order : Special Victims Unit (c) D.R.

Avec New York, unité spéciale, cette règle audiovisuelle connaît une exception de taille. La série qui fait les beaux jours de la chaîne américaine NBC possède en effet des qualités presque cinématographiques. La réalisation est efficace, la photographie très correcte, bref le résultat est à des années lumières des très laides séries policières françaises (à l’exception notable de Police District sur M6 et des Maigret sur France 2, où l’image est pour le coup réellement soignée). Mais New York, unité spéciale n’est pas seulement jolie à regarder, elle a aussi de l’esprit. Aux qualités purement techniques précédemment citées s’ajoutent en effet des scénarios intelligents.

Les histoires de viols, d’incestes ou d’attouchements qui rythment l’action de New York, unité spéciale présentent de manière crédible le fonctionnement interne d’un service d’enquêtes. Avec un peu d’angélisme (les policiers sont tous très gentils !) et de sarkozisme effréné (les avocats sont tous des menteurs et des empêcheurs d’interroger en rond !), les scénaristes décrivent le travail fastidieux des enquêteurs, les heures passées à lire des dossiers, à battre le terrain 24 heures sur 24 sans progresser d’un pouce alors qu’au-dehors, un serial violeur allonge sa liste de victimes ou qu’une petite fille kidnappée par un pédophile n’a plus que quelques heures à vivre. Face à cette pression du temps, à cette tension permanente, les réactions différenciées des quatre personnages principaux rendent d’autant plus intéressant un suspense on ne peut plus classique.