Formellement, les gros plans
sont la marque de fabrique du réalisateur : tout ce qu’il
y a à lire et à comprendre dans ses films et qui n’est pas
explicitement formulé dans les dialogues, se trouvent dedans.
Des pieds qui se resserrent, une main qui caresse son corps,
il y a dans cette mise en scène une sorte de vérité abyssale
qui transcende toute la narration.
C’est peut-être l’un des seuls à avoir compris qu’on ne peut
traiter l’homosexualité chez les adolescents autrement qu’en
ne suggérant plus qu’en montrant, en faisant parler l’indicible,
en pointant du doigt les micro-détails qui portent en eux
toute la lourdeur d’un doux secret, d’un tendre drame…
A travers sa mise en scène, il fait passer dans le gros plan
toute la cryptologie induite par l’interdit du désir homosexuel :
savoir déchiffrer les codes, les signes qui permettent de
dire si l’autre l’est ou pas.
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Tantôt émotives, tantôt
érotiques, ces images donnent à voir le reflet entre le physique
et le spirituel, ce glissement où l’inconscient fait parler
le corps. Elles capturent le moment où les gestes s’échappent
presque malgré eux, quand le vernis craque et que les pulsions
se font plus fortes que la raison.
A Kiss in the snow, c’est un baiser échangé dans la
neige, amené avec une pudeur et un romantisme presque oubliés.
Sans jamais tomber dans la sensiblerie, il parvient à capter
des instants précieux d’une force rare, où tous les éléments
se réunissent en harmonie : c’est à la fois beau par
sa simplicité et profond dans sa conception : l’annonce
du premier grand auteur de la culture gay ?
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Forsaken (16 mm, 12 min)
c-l-o-s-e-r (16 mm, 15 min)
A Kiss in the Snow (16 mm, 22 min)
Waves (16 mm, 10 min.)
Home for Christmas (35 mm, 5 min)
Sloth (35 mm, 8 min)
Summer Blues (digi-beta, 25 min)
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