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Ce manga a les vertus psychologiques
(jeu sur les différentes perceptions, dédoublemenNous sommes
dans les coulisses. Une jeune fille, Mima, se prépare à entrer
en scène. L’heure du concert approche, elle est vraisemblablement
nerveuse. Tout le monde autour s’agite, elle demeure seule,
pensive. Dehors le public attend, chacun s’observe, ce sont
des habitués, des fans qui n’ont d’yeux que pour elle. Et
puis les trois filles de Glam débutent le show, elles chantent,
dansent, et exhibent sans complexe leurs tenues suggestives.
Le public écoute, les yeux grands ouverts. Les agents de sécurité,
tout aussi attentifs, sont passés en revue. L’image s’arrête
sur l’un d’entre eux, recroquevillé et accroupis, qui fixe
Mima d’une manière religieuse. Il se sert de sa main comme
d’un cadre de façon à ne voir que Mima. Il se fait son propre
film, l’image désormais est subjective.
Les règles de Perfect Blue sont posées, le rêve
et l’hallucination peuvent venir se mêler à la réalité et
Mima perdre la tête. Perdue entre une identité qu’elle abandonne
et une autre qu’elle souhaite endosser, elle part progressivement
à la dérive. Les meurtres dans son entourage se succèdent,
elle se découvre une vie sur Internet sans bien savoir si
elle en est l’actrice ou non. Tout s’emmêle dans sa tête,
elle voit trouble, double, comme dans un Fight Club
pas très clair, elle est plusieurs. Le temps
du scénario explose, la linéarité s’efface afin que le malaise
s’impose, qu’on ne puisse plus désormais dissocier le rêve
du réel, l’hallucination du jeu théâtral. Tout s’interpénètre,
le montage accroît le choc, passant sans cesse d’une vision
subjective à la réalité, c’est une sorte de danse entre les
perceptions, le thriller psychologique par excellence, dans
lequel peur et confusion ne font plus qu’un.
Ce manga a les vertus psychologiques (jeu sur les différentes
perceptiot de la personnalité), et narratives (trame complexe
et rythmée) d’un véritable film. Perfect blue
file et nous absorbe, jusqu’à la fin, on y reste suspendu,
sans cesse à la merci d’un rebondissement ou d’une révélation.
Satoshi Kon connaît l’art du mensonge et nous fait tout gober.
Du grand art.
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Titre :
Perfect Blue
Réalisateur : Satoshi
Kon
Distributeur :
Metropolitain FilmExport
Sortie : 08 septembre
1999
Editeur : Manga
Entertainement
Pays : Japon
Durée : 1h21mn
Année : 1998
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