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C’est dire si Marion Vernoux
possède un regard acerbe et distendu sur ce microcosme Bon
Marché. Trop, peut-être. Et quand il pointe à l’horizon,
il s’éclipse aussitôt devant la vitesse et la profusion de
séquences banales, à la fois critique puis éloge mollasson
de quelques mœurs actuelles (adultères, mariages ratés, blues
de la quarantaine…) Diverses obsessions (le portable, les
enfants), une ambiance « fêtes de fin d’année »
sur fond de grève de RATP et une kyrielle de running gag
sans le rire, servent de fil et de prétexte à un opportunisme
larvé censé révéler un vide profond contemporain et, bien
caché au fond, une ivresse de la déprime. En somme, un goût
de l’ennui généralisé.
Reines d’un jour est enfin parcouru de l’intérieur
par une musique jazzy redondante qui, au lieu de scander
l’ensemble, isole une à une les saynètes et les délite bien
souvent. Des ralentis désuets, inutiles et une ébauche de
critique sociale (bars branchés où s’acclimate cette petite
bourgeoisie) assènent la même musique : notre société
repose sur un jeu de dupes. Pour Marion Vernoux, toute discussion
renvoie au monologue. Sans doute. Mais au final, Reines
d’un jour ressemble à un long soliloque.
BONUS : un passionnant
making of de 52 minutes intitulé Un an dans la vie
d’un film et qui revient, comme sont nom l’indique sur
l’ensemble de l’aventure et la bande-annonce du film.
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Titre :
Reines d’un jour
Réalisateur :
Marion Vernoux
Acteurs :
Karin Viard, Sergi Lopez, Hélène Fillières, Victor
Lanoux, Jane Birkin, Clémentine Célarié, Gilbert
Melki, Melvil Poupaud
Éditeur :
Editions Montparnasse
Qualité :
stéréo, couleur
Durée :
94 min
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