LES MUSIQUES DE FILM EN PLEIN ESSOR
Il était temps. Longtemps oubliée, occultée par les critiques,
la musique de film connaît un véritable essor en France. De
plus en plus de ciné-concerts, de festivals, de colloques, de
livres, d’émissions et de disques autour du sujet sont proposés
un peu partout. L’art de la musique de cinéma sort peu à peu
de l’ombre et passionne. On peut d’ailleurs se demander si cet
essor ne relève pas du même intérêt porté aux « making
of », aux anecdotes de tournage, aux techniques d’effets
spéciaux, aux coulisses du cinéma au sens général. La musique
de film comme une des coulisses secrètes et majeures encore
à découvrir. Un Eldorado. |
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Récemment, un ouvrage sur
la musique de film a été ainsi édité en France regroupant
une large liste de compositeurs français liés au cinéma. À
travers des entretiens, des descriptions et des chiffres,
le livre 100 % de Compositeurs de Bande Originales de Films
(édité chez MBC en partenariat avec la SACEM et le CNC) aborde
la musique de film de façon informative et sérieuse. Le livre
n’aborde pas la musique de film internationale, mais française.
Qu’il s’agisse de musiques de film ou de films plus globalement,
la France est bien montrée étant liée à l’étranger.
Le texte de Stéphane Lerouge ouvre le livre autour de « l’économie
de la musique de film » en France (et ses variations
internationales). Stéphane Lerouge est connu pour avoir facilité
les récentes sorties de disques autour du patrimoine musical
français lié au cinéma. Dans son texte, il met en lumière
les problèmes inhérents à la création musicale en milieu cinématographique,
en particulier en France, d’hier à aujourd’hui. Un voyage
intéressant pour ceux et celles encore novices dans ce domaine.
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Si la musique de film est
en plein essor, les problèmes (et notamment en France) subsistent
et évoluent, parfois dans un mauvais sens comme le souligne
Lerouge : « Soyons objectifs : le contexte
actuel n’est pas complètement favorable à une nouvelle génération
de compositeurs. » Lerouge évoque l’utilisation grandissante
de musiques pré-existantes à travers l’influence du cinéma
de Tarantino (mais une tendance qui remonte en fait à bien
plus loin encore). Lerouge cite aussi Philippe Sarde, un des
plus grands compositeurs du cinéma français : « La
musique de film peut faire comme une tache d’huile de l’époque
à laquelle le film a été. C’est le premier élément à faire
vieillir les images. »
Pourtant une nouvelle génération
est là et bien là. Pour Lerouge : « Une batterie
de nouveaux talents est bien présente au rendez-vous. Encore
faut-il qu’elle suscite la curiosité des décideurs. »
Lerouge aborde le rythme pressant et la standardisation
imposés par la télévision sur les musiques employées ;
il indique qu’en France les budgets sont pour le moins « serrés »
pour la musique (même pour le cinéma), et qu’aux Etats-Unis,
la musique de film, bien que plus riche (financièrement) est
une industrie : les musiciens y sont vus comme des pions
vite catégorisés et employés pour les mêmes produits.
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