SYNOPSIS -
Oliver, ancien cadre au chômage, a trouvé refuge dans un foyer
pour SDF en plein cœur du Queens. Un dimanche matin, après un
réveil solitaire au milieu des autres sans-logis, il croise
Madeleine, une comédienne qui s'ennuie. Immédiatement, elle
le prend pour Mathew Delacorta, cinéaste célèbre qu'elle a rencontré
autrefois. Oliver ne la détrompe pas et, pour une journée, s'invente
une autre existence avec la complicité active de Madeleine.
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Jonathan Nossiter est un
réalisateur américain indépendant, pour peu que l’on puisse
le reléguer ainsi dans cette catégorie un peu molle mais très
pratique. Venu du documentaire, Nossiter pose avec Sunday,
son premier long-métrage de fiction, un univers à la fois
proche par sa thématique très « européenne » (les
exclus du rêve américain, la grisaille du quotidien) et déroutant
par sa narration dont le dépliement se fait entre fiction
et documentaire. Le film s’ouvre par la chanson de Fréhel
Où est-il donc ( « Il y en a qui vous parle
de l’Amérique, ils ont des visions de cinéma… ») et nous
emmène dans un foyer de SDF dans le quartier du Queens à New
York. Durant ce long prologue à l’esthétique quasi-documentaire,
chaque SDF est traité à égalité et l’on ne sait pas lequel
va se détacher pour prendre en charge la fiction. C’est finalement
par la parole de ses deux personnages principaux qui ne cessent
de se raconter des histoires que le cinéaste choisit de mettre
en branle son récit. Oliver ex-cadre et nouveau SDF erre dans
la rue et rencontre Madeleine, comédienne quinquagénaire sans
succès, harcelée par son ancien mari. Madeleine prend Oliver
pour Matthew Delacorta, un réalisateur qu’elle a rencontré
à Londres. Elle va, jusqu’à bout, croire, ou faire semblant
de croire, qu’Oliver est ce réalisateur. Nossiter, servi par
deux excellents comédiens (David Suchet et Lisa Harrow), capte
avec une grande sensibilité ces moments de vacillements et
d’ennui qui fait que l’on se prend pour un autre ou que l’on
se met à croire à la fiction qui nous habite. C’est cette
puissance du faux qui fait que Madeleine et Oliver/Matthew
se rencontrent véritablement dans ce « no man’s land »
qu’est le quartier du Queens.
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