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L’approche documentaire
de l’espace urbain et l’aplatissement volontaire de l’intrigue
par le déroulement des gestes quotidiens de chacun finissent
par produire un effet d’étrangeté. Pour Oliver et Madeleine,
le monde prend sens dans cette fadeur du quotidien car cela
devient le lieu où l’on peut s’échapper de sa communauté (le
foyer de SDF pour Oliver, la famille pour Madeleine) pour
retrouver une authenticité d’être humain. C’est dans la séparation
et le désistement que peut se jouer l’aventure et que peuvent
advenir les événements. L’enjeu pour ces deux personnages
est de retrouver une nécessité à l’existence, de prolonger
ces moments où l’espace du désir se recompose et où la culpabilité
a disparu. L’aspect contingent de leur rencontre devient une
nécessité et la quasi-absence d’événements devient aussi importante
que n’importe quel événement. Cette errance dans ces « espaces
intermédiaires » de la ville, ces espaces « désaffectés »
au sens de « dénués d’affects », propulse les personnages
vers le choix du dérobement à la réalité par la fiction jusqu’au
moment de la révélation et de l’inévitable retour vers la
communauté. Mais le refus de la dramatisation fictionnelle
permet à Nossiter de nous proposer un regard sur le monde
depuis sa périphérie sans tomber dans une dénonciation sociale
trop attendue.
Traités avec une rare humanité, les personnages du film sont
à l’image d’un spectateur de cinéma qui fait semblant, le
temps du film, de croire à l’histoire qu’on lui raconte jusqu’au
moment où la lumière se rallume, jusqu’au moment où dimanche
s’achève et que la nuit tombe sur New York.
BONUS : le film Sunday,
le chapitrage, les bandes-annonces ainsi que la préface de
Thierry Jousse
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Titre : Sunday
Réalisation :
Jonathan Nossiter
Acteurs : Davis
Suchet, Lisa Harrow, Jared Harris, Larry
Pine, Joe Grifasi
Editeur : MK2
Langue : anglais,
français
Sous-titrage :
français
Format : 16:9
compatible 4/3 format d'origine respecté 1.85
Qualité :
Stéréo, couleur
Durée :
87 minutes
Année : :
1996
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