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O invasor (c) D.R.

En réalité, Anisio, le personnage du tueur désinvolte, apparaît comme une vengeance cruelle, une menace constante prête à révéler la vérité à chaque instant. Il symbolise ainsi la mauvaise conscience de deux hommes prêts à tout, et les obligera à se remettre eux-mêmes en question ainsi que leur relation avec le monde, notamment la famille et le couple. Mais là encore, les situations s’alambiquent et deviennent furieusement complexes jusqu’à ce qu’on se rende compte de la supercherie lors d’un coup de théâtre final inattendu. Ce film, sensuel et malin au possible, fuit comme la peste les clichés et refuse les personnages manichéens au profit d’une intrigue retorse qui s’amuse avec les lieux communs du genre. Petit à petit, il entrecroise les destins et finit par donner lieu à une fiction étonnamment dense dans laquelle les manipulés ne sont pas forcément ceux qu’on croit.

Le procédé narratif est astucieux : pendant une longue première partie, le cinéaste prend le temps d’installer les personnages dans leur contexte (familial, social…), tout en faisant naître progressivement le malaise, l’événement (la mort du collègue), l’oppression, les mensonges de plus en plus pesants, la folie qui guette… Juste avant La Cité de Dieu de Fernando Meirelles, authentique film-coup de poing, O Invasor (L’intrus) donne une image du Brésil bien plus réaliste que celle des cartes postales et autres Samba Di Janeiro. L’histoire est généreusement mise en valeur par des effets de mise en scène stylisés (cf. la scène de la boîte ou les maisons allumées dans la nuit), un travail sur la couleur saisissant (ah, ces couleurs qui égayent une ville morte) et une bande-son qui mélange rap, punk et techno au son des coups de feu. En définitive, même s’il pâtit de quelques baisses de régime et de quelques afféteries pardonnables, ce troisième film de Beto Brant n’en demeure pas moins impressionnant de maîtrise et de justesse. À découvrir.

  O invasor (c) D.R.

BONUS : Le film n’ayant malheureusement pas rencontré le succès escompté en salle - et c’est assez injuste -, il ne bénéficie que d’une sortie DVD assez timide avec un menu un peu mince. On a droit à une séquence commentée par Pierre Eisenreich de Positif (celle de l’assassinat et de la façon dont il est annoncé dans la narration), une galerie de photos, une bande-annonce, des filmo., un chapitrage alors qu’il aurait été plus intéressant de laisser la parole au réalisateur Beto Brant qui a remporté, grâce à ce film, le Prix du cinéma latino-américain au Festival du Film de Sundance en 2002 ; ou même aux acteurs comme Paulo Mikhos, star du rock brésilien, personnage atypique inconnu chez nous, qui incarne à la perfection le personnage de Anisio. Les menus sont donc un peu légers, mais l’image est parfaite et le film suffisamment puissant pour se suffire à lui-même.




Titre : O Invasor / L’Intrus
Réalisation : Beto Brant
Acteurs : Marco Ricca , Alexandre Borges , Paulo Miklos , Malu Mader
Éditeur :  : Blaq Out
Langue : Portugais
Sous-titrage : Français imposé sur la version originale
Format image  : 16:9 compatible 4/3 format d'origine respecté 1.85
Support  : simple face simple couche
Interdit aux moins de  : 12 ans
Qualité : Stéréo, couleur
Durée : 97 minutes

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