Histoire de The Player ?
Il n’y en a qu’une pourtant…
Comme au temps du muet (on
pense à la disparition étrange de Thomas Ince…), c’est celle
d’un meurtre couvert par les grands studios. Un petit producteur
en perte de vitesse se voit victime d’un mystérieux maître
chanteur. Il pense l’avoir démasqué et le tue par accident…
Mais il s’est trompé de personne et le script ne tarde pas
à virer au cauchemar sardonique…Parallèlement aux difficultés
du personnage principal, un détestable huppie zombie (Tim
Robbins, Oscar du meilleur acteur), Altman nous narre aussi
les complexes obstacles à franchir pour deux scénaristes purs
et durs en vue du film à Oscar. Un film sans star et sans
happy end. Irrésistibles Dan Stockwell et Rodney E. Grant
en cabots mégalos. Les destinées se télescopent avec toujours
un inquiétant corbeau, grossier et malfaisant.
The Player devient
très vite une sarabande de crétins suffisants. Pas un pour
racheter l’autre. Même le scénariste maudit (l’excellent Vincent
D’Onofrio) est un authentique imbécile. Le regard acide d’Altman
se fait aussi dans le choix des acteurs. Par exemple, il utilise
savoureusement des acteurs de second plan très souvent cantonnés
dans les rôles de méchant pour jouer…les producteurs !
Brion James et Fred Ward, parfaits.
Alors, The Player
est un régal. Démystifiant Hollywood tout en proposant un
état des lieux effrayant. Le rêve est mort. Et lorsque « le
joueur cynique » dit devant une assemblée que les nouveaux
Welles, Peckinpah et autre Cassavetes seront glorifiés :
on rit doucement devant tant d’hypocrisie irrévérencieuse.
A la fin le happy end sera
de rigueur. Le producteur assassin se verra récompensé par
la réussite professionnelle et une jolie veuve en prime. Et
les deux scénaristes verront leur film enfin tourné avec Bruce
Willis et Julia Roberts ! Une bouse de plus agrémentée
d’un happy end débile et écœurant.
Mais c’est le corbeau qui
serra le plus heureux. Il se verra, lui aussi, récompensé
avec la mise en chantier de son script : Celui d’un producteur
tuant par mégarde un innocent qu’il avait pris pour son maître
chanteur mais qui finit lavé de tous soupçon… Spirale infernale.
LES
BONUS : En ce qui concerne le DVD, c’est presque
une catastrophe. Photo délavée, suppléments peu nombreux
et inintéressants et menus même pas beau. Alors adieu, la
superbe scène de meurtre en filtre rouge violent si belle
au cinéma. Mais peut être que The Player est un film
trop méchant. Après tout, les mauvais élèves méritent plus
le piquet et le bonnet d’âne que les félicitations du jury !
(cf. les copies magnifiques des produits indigestes à
Oscars : Shakespeare in Love et consorts)
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Titre : Coffret The Player - Beyond therapy - Streamers
Réalisation :
Robert Altman
Acteurs : Tim Robbins
, Greta Scacchi , Julie Hagerty , Jeff Goldblum
, Matthew Modine , Michael Wright
Editeur : Opening
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