Vertigo nous fait
découvrir avec ce numéro que le gris cinématographique, s’il
était l’apanage des films des premiers temps, est surtout
la couleur de tous les temps, et spécialement du temps présent :
jamais le cinéma n’aura utilisé le gris à des fins si philosophiques
et esthétiques en imaginant des futurs monochromes, Spielberg
en tête.
Tentant une histoire esthétique
du gris, George Didi-Huberman, qui avait déjà publié un ouvrage
autour de l’œuvre de Parmiggiani dont l’œuvre tourne
essentiellement autour de la cendre, intitulé Génie du
non-lieu, a choisi d’illustrer un texte inédit par quelques
grands films donnant à la grisaille toute sa valeur :
Voyage en Italie de Rossellini, Le château de l’araignée
de Kurosawa, Elégie de la traversée de Sokourov, La
chute de la maison Usher d’Epstein.
Mais avant de partir à la
recherche du gris, Vertigo fait un détour par un cinéma
bien coloré : celui d’Alain Guiraudie et de Frederic
Videau. Un long entretien nous en dit plus sur ces deux jeunes
cinéastes, anciens militants de gauche, qui cherchent dans
leurs films une terre d’asile qui leur ressemblerait.
Fort de sa nouvelle structure
tant au niveau du fond que de la forme, Vertigo promet
d’être une revue qui va sans doute compter de plus en plus.
Peut-être pouvons-nous juste tenter un conseil : garder
ses spécificités sans trop loucher vers quelques jeunes revues
montantes.
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Titre : Vertigo, numéro 23
Auteur : Collectif
Editeur : Images
En Manoeuvres
Collection : Revue
Vertigo
Numéro : 23
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