Cet ouvrage écrit par Frank Abagnale,
l’escroc qui a inspiré Steven Spielberg pour réaliser son film
éponyme se présente d’abord comme un témoignage. Une sorte de
preuve pour tous ceux qui, après avoir vu le film, doutent encore
que Frank Abagnale ait pu se jouer aussi facilement de toutes
les grandes banques américaines dans les années 60 et mener
une vie de millionnaire au compte de la compagnie aérienne Pam
Am, tout cela avant sa majorité.
C’est donc un parcours hors
du commun que retrace Abagnale dans ce document purement autobiographique
qui, à la différence de Spielberg, n’évite pas les aspects
violents ou négatifs de l’histoire notamment à la fin lorsque
Abagnale est emprisonné en France dans des conditions de détentions
épouvantables.
Le début s’avère un peu
ennuyeux. On y apprend simplement que Frank a été traumatisé
par la séparation de ses parents et par le soudain changement
de niveau de vie de son père. Malgré les recommandations de
ce dernier qui lui affirme que : «Ce n’est pas ce qu’un
homme possède qui est important mais ce qu’il est vraiment »
Abagnale n’aura de cesse toute sa vie de se lancer des défis
qui lui rapporteront des millions.
A commencer par se faire
passer pour un véritable pilote de la Pam Am. Et c’est ici
qu’intervient la valeur ajoutée du livre. En effet, on apprend
en détail comment Abagnale réussit à se faire faire un costume,
une carte d’identité aux sigles de la compagnie et comment
par la suite il dut apprendre tous les termes d’aviation afin
de ne pas se faire repérer par ses collègues. Un vrai manuel
du petit arnaqueur débutant.
Dès lors que le jeune Abagnale
entre à la compagnie, son aventure devient à la fois captivante
et excitante car la puissance du « je » nous fait
entrer totalement dans son univers et dans son jeu. Agnale
prend un réel plaisir à concocter ses arnaques et le lecteur
passe de chapitre en chapitre aussi surpris que fasciné se
demandant si ce manège s’arrêtera un jour.
Car Abagnale n’a pas seulement
arnaqué des banques refilant des faux bons de caisse au compte
de la Pan Am, il a aussi changé plusieurs fois d’identité
se faisant passer pour un pilote, un avocat, un pédiatre ou
un professeur de sociologie.
Sa soif de défis étanchée,
l’envie s’émoussant, Agnale avait décidé de redevenir un honnête
citoyen. Il choisit Montpellier en France. Ce sera malheureusement
la fin de son parcours.
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