Les éditions Arléa publient « Takeshi
Kitano- Rencontres du Septième Art », quatre entretiens
de ce dernier avec Akira Kurosawa, Shohei Imamura, Mathieu Kassovitz
et Shiguéhiko Hasumi. Michel Boujut, dans la présentation,
affirme que : « Kitano est de la race des poètes taciturnes.
Nul mieux que lui ne sait introduire la digression au cœur de
l’action, faisant des plages contemplatives et des clignotements
de violence sèche »
Takeshi Kitano a fait ses
classes à la télévision en tant que comique dans le manzai,
saynète fondée sur l’improvisation et la répartie-éclair,
sous le nom de « Beat Takeshi ». Il relate avoir
participé à la mort de ce genre en raison de son flot de parole
saccadé et de ses répliques directes.
Il passe à la mise en scène
comme par accident, grâce au désistement de Kinji Fukasaku
qui devait initialement réaliser Violent Cop. Le premier
jour de tournage, il est arrivé drapé d’une tenue de Kendo
en criant : « A partir d’aujourd’hui c’est moi
le réalisateur ». Il a, ainsi, provoqué l’hilarité
générale sur le plateau. En effet, Kitano pense le cinéma
comme un sketch, il réfléchit d’abord à la chute et reconstitue
la narration autour.
Il attribue en partie ses
choix radicaux de mise en scène, qui nous apparaissent a posteriori
comme réussis, à sa culture cinématographique parcellaire.
Dans Violent Cop, son inexpérience l’oblige à tout
filmer de face sans bouger la caméra. Son talent lui a permis
de se forger un style unique, en rupture avec ce qui se faisait
chez les autres cinéastes.
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