Les discussions avec les
deux grands maîtres nippons, Kurosawa et Imamura, attestent
de l’estime et de la considération réciproque qui les unit.
Imamura avoue envier sa manière spontanée de filmer à Kitano.
Tous trois passent en revue les grands thèmes cinématographiques
que sont : le temps au cinéma, le rapport au décor, le
montage. Ils livrent quelques confidences sur les ratages
survenus sur leurs tournages, puis dissertent sur l’importance
de la direction d’acteur. Pour Kitano : « Dès
qu'ils se trouvent devant une caméra, les acteurs ne peuvent
s'empêcher de jouer la comédie ». Kurosawa raconte
de manière savoureuse que lors du tournage de la Forteresse
Cachée, alors que la princesse n’arrivait pas à pleurer,
son premier assistant a du l’y contraindre. Il a pu dés lors
filmer « trois cent mètres de pellicules de son visage
en larmes ».
Avec Kassovitz, ils débattent
de leur contentieux avec les critiques de cinéma. Kitano a,
lui aussi, été très critiqué par la presse japonaise pour
ses premiers films. Le cinéaste français l’interroge, ensuite,
sur la portée de la violence dans son oeuvre. Pour le réalisateur
de Sonatine, la brutalité dans ses films fait mal,
tandis qu’une partie du cinéma d’action américain, lui, pratique
une violence cinématographique indolore.
La discussion avec Shiguéhiko
Hasumi, quant à elle, porte en grande partie sur le festival
de Venise où Hana-Bi a reçu un prix.
Ces quatre entretiens, ponctués
par de captivantes anecdotes sur les échecs et les réussites
respectives des cinéastes, offrent une autre vision de leur
travail. Ils permettent de pénétrer dans l’univers de création
de Kitano et de mieux appréhender son rapport si particulier
au cinéma, qu’il considère comme « l’art total ».
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Titre : Rencontres du septième art
Auteurs : Takeshi
Kitano
Traduction : Silvain
Chupin
Direction : Michel
Boujut
Editeur : Arlea
Type : essai broché
Nombre de pages :
91 pages
Format : 13 cm
x 21 cm
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