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Cette école part de plusieurs postulats
pour l’analyse des textes. Parmi ces postulats, Lanson pose
d’abord que la vie de l’auteur éclaire le sens de l’œuvre.
Il fait ensuite l’hypothèse que le texte procède entièrement
d’une intention de l’artiste. L’analyse littéraire se fixe
alors pour but de saisir l’intention qui préside à l’écriture
du texte, travaille facilité par la compréhension de la vie
et des principales préoccupations de l’homme-écrivain. Fellini
- comme beaucoup d’autres avant lui, notamment en littérature
Mallarmé, Proust ou encore Julien Green - se dresse contre
cette méthodologie interprétative. Fellini reprend donc une
à une les questions du critique. D’abord sur le rapprochement
entre l’homme et l’artiste : que 8 1/2 soit ou
non autobiographique, dit-il, n’est pas la question puisque
d’une part, toute œuvre est d’une manière ou d’une autre autobiographique
et que d’autre part, quand bien même elle le saurait, cela
ne lui conférerait aucun intérêt supplémentaire. Ensuite sur
le fait qu’il ait l’intention de faire de son prochain film
une œuvre “ abstraite ” : il rappelle que le
projet d’un film et le film lui-même sont deux choses entièrement
différentes tant il est entendu que la mise en œuvre pratique
du projet transforme ce dernier pour en faire un objet étranger
au projet initial. Fellini ajoute qu’il recourt rarement à
un discours théorique pour fonder ou définir ce qu’il se propose
de réaliser. L’approche lansonienne est de cette manière invalidée.
Une autre tentation, cette fois-ci plus répandue encore, du
critique est de catégoriser les œuvres du réalisateur auquel
il s’adresse. Évidemment, les catégories (mouvements, courants,
etc.) sont pratiques et permettent tout à la fois de mieux
définir des corpus d’œuvres et de mieux saisir l’évolution
dans l’œuvre d’un artiste, d’une époque à une autre. Leur
utilité est analytique et historique. Pourtant les artistes
rechignent à adhérer à cette pensée catégorielle pour la simple
raison qu’elle réduit leur œuvre à l’une de ses facettes.
Comme tous les outils méthodologiques, la catégorie réduit
l’œuvre à laquelle elle s’applique, même si elle permet par
ailleurs d’en mieux cerner certains aspects. Les catégories
ont donc une indéniable utilité. Mais cette utilité ne doit-elle
pas être reconnue seulement dans certains types de l’analyse.
La critique écrite par exemple, qui analyse tout à la fois
l’œuvre et, parfois, sa propre méthode d’analyse, peut recourir
à des catégories, confronter des œuvres, interroger en retour
ces catégories et apporter ainsi, à la faveur d’un va et vient
entre des notions abstraites et des œuvres concrètes, des
éclaircissements sur l’objet de l’analyse. Au contraire, le
critique qui interviewe ne doit-il pas reconnaître que les
catégories - plus pratiques que justes - ne sont d’aucune
utilité lorsqu’il s’agit non pas de replacer un réalisateur
dans un mouvement mais bien au contraire de comprendre les
spécificités de son travail ?
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Cette interview nous invite d’une
manière originale à reconsidérer, comme ont commencé à le
faire quelques universitaires ou critiques (notamment Jacques
Aumont et dans un autre registre le récent livre consacré
à Jean-Toussaint Desanti, Voir ensemble - autour de Jean-Toussaint
Desanti - sous la direction de Marie José Mondzain. Postface
Jean-Michel Frodon. Ed. Gallimard, Collection “ réfléchir
le cinéma ”) la méthodologie de l’analyse filmique et
plus largement encore le travail du critique de cinéma.
Bonus :
Le court-métrage Fellinikon de Gidéon Bachmann (20
min), Les interviews inédites de Fellini (30 min), Les rushes
(10 min)
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Titre
Original : Ciao Federico !
Fellini Directs Satyricon
Réalisation :
Gideon Bachmann
Acteurs : Max
Born, Federico Fellini, Dante Ferretti, Roman
Polanski
Langues : italien,
français
Sous-titrage :
français
Format image :
16:9 compatible 4/3 format d'origine respecté
1.85
Support : simple
face double couche
Format image : Cinémascope
- 1.85:1, Full Screen (Standard) - 1.33:1
Qualité : Stéréo,
couleur
Type : Zone 2
Durée : 55 minutes
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