Le film enfin fini fut projeté le 6
janvier 1921 à New-York, le succès immense et durant 3 ans
le film fut distribué dans le monde entier (sauf en 1924 pour
l’ex-Union Soviétique, la Colombie et l’ex Yougoslavie).
Film de l’enfance du cinéma ? Celui de Chaplin aussi,
mais aussi et surtout film charnière d’un homme qui dit au
revoir à cet enfant de cinéma qu’il a rêve d’être, peut-être,
à Londres, lorsque sa mère souffrait dans le silence de sa
folie. Après avoir été l’égal d’un chien (Une vie de chien
printemps 1918) il se met à hauteur d’enfant et nous hisse
jusqu’au ciel avec plumes d’oiseau, faux anges si peu déchus.
Avec une énigme du cinéma chaplinien : la mère. C’est
une présence sacrificielle, quasi-absentée tout au long du
film. Cette présence clivée (à la fois là mais pas vraiment)
est récurrente dans le cinéma chaplinien, comme si l’enfer
c’était père mère et enfants réunis (dans Charlot Policeman
la violence et l’alcoolisme sont au cœur de la famille).
Cette mère est soit du côté du sacrifice, sanctifiée, la mère
Marie, ou bien l’invalide tout aussi sacrificielle et donc
sacrifiable. Quelque chose qui ressort de l’image… Ce n’est
d’ailleurs pas sans raison que le cinéaste la fait devenir
comédienne, à savoir quelqu’un qui est toujours en représentation
de quelque chose, de quelque état émotif (scènes lorsqu’elle
va dans le quartier pauvre jouer la riche femme généreuse
avec les enfants) Pour Charlot, élever un gosse n’est pas
du jeu, il n’a pas le luxe de se payer du sentiment (d’ailleurs
il hésite deux seconde durant à le jeter dans le caniveau).
Et ce sera ce récit de travail que nous racontera Chaplin,
de ces gestes du quotidien, de ce qui lie l’enfant au père,
le père à l’enfant. Non pas tant dans le plan mais dans ce
qui se transmet dans le passage, entre deux plans (carreau
qui se casse sous les jets de pierre du Kid, carreau réparé
par la venue inopinée du carreleur Charlot).
Alors Le Kid maintenant ? Pour apprendre à
voler de ses ailes ? Et tenter de vivre une enfance
de l’art… ?
1) « Tout
au long du voyage en train, je me suis creusé
la cervelle en me demandant comment je pourrais
obtenir plus que ce qui était convenu sans manquer
à ma parole, quand je me suis dit : pourquoi
ne pas les faire payer pour un métrage supplémentaire ?
Je me suis rappelé combien il était difficile
pour toi de couper tes films au métrage demandé :
tu es obligé de sacrifier du bon travail et parfois
des fractions entières. » in « Chaplin »,
David Robinson, Ramsay Cinéma, 2002, p.151.
Titre VO
: The Kid Réalisation et scénario :
Charles Chaplin Photographie :
Roland Totheroh Deuxième caméra :
Jack Wilson Acteurs : Charles
Chaplin, Edna Purviance, Jackie Coogan, Baby
Hathaway, Carl Miller, Granville Redmond, Henry
Bergman, Lita Gray, Albert Austin Format vidéo : 16/9
compatible 4/3 Format son : Version
originale muette (son mono restauré), Version
originale remastérisée 5.1 Format DVD : 1 disque,
1 face, 2 couches Sous titres : Français,
Allemand, Italien, Espagnol, Arabe, Bulgare,
Croate, Slovène, Roumain, Néerlandai Production : Charles
Chaplin/First National Editeur : MK2
Editions Début du tournage
: 21 juillet 1919 Fin du tournage :
30 juillet 1920 Sortie : 6 février
1921 Année : 1921
Bonus :
Le documentaire Chaplin aujourd'hui d’Alain
Bergala avec Abbas Kiarostami (en vo et vf -
26 min), 3 scènes coupées par Chaplin en 1971
(6 min), How to Make Movies (1918), le
film réalisé par Chaplin sur son propre studio
(16 min), Jackie Coogan danse le jeune
Jackie Coogan improvise une petite danse (1
min – 1920), Nice and Friendly Home
movies des Mountbatten avec Chaplin et Jackie
Coogan (11 min - 1920), Charlie on the Ocean
image d'actualités du premier retour de Chaplin
en Europe (4 min), Jackie Coogan à Paris, les
actualités cinématographiques (2 min - 1924),
l'enregistrement de la nouvelle musique du film
par Charlie Chaplin (1971 - 2 min), La bande-annonce
(8 min), la galerie d'affiches, la galerie photos,
les extraits des films de la Collection Chaplin
(12 min)