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Autoportrait (c) D.R. LIVRE

Autoportrait
de Claude Berri
Par Philippe DUSSOL


LIGNES DE MIRE

La célébrité favorise jeux d’ombre, trompe-l’œil. Les autobiographies d’artistes sont des puzzles (des récits morcelés, parfois même un assemblage de “ pièges à conviction ”). Visites de Michael Lonsdale est un exercice de haut vol en matière de retenue, de non dit ; Partir, revenir d’Annie Girardot, bien que totalement “ débridé ”, reste le témoignage d’une comédienne prise entre deux feux : la réalité et son image médiatique.

  Claude Berri (c) D.R.

Autoportrait de Claude Berri, journal entamé en 1983, interrompu trois fois (trois, huit puis sept ans), achevé le 10 janvier 2003, s’il n’évite pas certains écueils, mérite sans doute un commentaire plus nuancé que celui de Louis Skorecki dans la chronique “ Le Film ” publiée dans Libération le 3 décembre dernier : “…rappeler que cet homme est le seigneur du cinéma français, qu’il est applaudi dès qu’il pète (son livre de souvenirs promu instantanément Léautaud de l’année)… ”.

Qu’il soit d’ailleurs permis de faire remarquer ici que l’ensemble de l’article de Louis Skorecki constitué d’invectives s’appuyant tant sur des rumeurs, des supputations que sur quelques faits concrets s’avèrent au bout du compte sans effets. Comme si chaque flèche décochée par le journaliste ratait immanquablement sa cible. Berri, au final, demeure totalement insaisissable.

C’est vrai, Autoportrait peut susciter doute, rejet. Parce que Berri ne s’épargne rien. Il est même si peu complaisant avec lui-même que, paradoxalement, on se surprend à penser qu’il cherche à nous aveugler à force de surexposition. Mais c’est oublier l’avertissement contenu dès les premières lignes de son récit, “ il faudrait écrire ses mémoires une fois mort ”, qui en fixe instantanément les limites.