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Cinéma et philosophie (c) D.R. LIVRE

Cinéma et philosophie
de Dominique Chateau
Par Nicolas JOURNET


PEUT MIEUX FAIRE

Je commencerais dans une première partie à parler de la forme du livre écrit par Dominique Chateau. Ensuite, dans une deuxième partie, je traiterai du fond, avant de tenter de conclure sur l'intérêt ou non d'acquérir cet ouvrage. Vous trouvez les deux phares précédentes trop ampoulées, tellement métastasées dans leur construction et dans le champ lexical qui les constitue que vous avez envie de cliquer sur un autre article d'Objectif Cinéma ? Et bien, ce n'est qu'une faible imitation de ce que propose le livre de Dominique Chateau.

L'introduction dresse le décor dès les premières lignes. Nous voici replacés sur les bancs de l'université face à un professeur nous débitant son cours en trois parties. Comme tout bon universitaire rompu aux techniques de la dissertation, Dominique Chateau nous présente d'abord sa problématique : "dresser le bilan des rencontres entre l'ensemble des phénomènes que recouvre la notion de cinéma et le point de vue philosophique" afin de donner à connaître au lecteur "quelques thèmes de recherche dont il n'aurait pas encore évalué l'intérêt".

Il donne ensuite son plan : "Je partirai d'abord du cinéma, de la manière dont il a (rarement) représenté le philosophe. Ensuite, j'examinerai l'hypothèse d'un "cinéma philosophique", ou, plus vraisemblablement, d'une pensée tangentielle à la philosophie, soit qu'on envisage d'adapter des textes philosophiques, soit que l'on revendique pour le cinéma (pour le film) une capacité à philosopher de lui-même. Puis, renversant la vapeur, je partirai de la philosophie (...) pour examiner les principales voies d'exploration philosophique du phénomène cinématographique et du phénomène filmique." Bref, Dominique Chateau joue au bon élève.

La suite de son propos va se révéler tout aussi scolaire. Cet auteur qui est professeur à l'université Panthéon Sorbonne détient notamment la fâcheuse manie d'intercaler dates et références textuelles à l'intérieur de ces phrases. Pas de renvoi en fin de livre ou en bas de page, mais une succession de parenthèses qui hachent la lecture, vous obligent à relire des passages pour éviter de perdre le fil du texte et finissent par donner un sacré mal de crâne. Exemple choisi au hasard parmi un bon millier d'autres : "La réévaluation récente de The Photoplay (cf. Jarvie, 1987, Caroll, 1996) autorise-t-elle à considérer qu'il propose, du moins dans son volet psychologique, "une perspective cognitiviste avant la lettre" (Aumont-Marie, 2001 : 138), "un étonnant OVNI théorique, annonciateur de l'approche cognitiviste du cinéma" (Jullier, 2002 : 8 ; cf. aussi, Perron, 2001 : 280 ) ?" On est proche de l'écriture kabalistique. Si ça se trouve, Dominique Chateau a inséré dans son livre tout le manuel de montage de la fusée Ariane à destination d'espions chinois et la D.S.T n'y a vu que du feu ! (Ce qui précède est un petit délire paranoïaque résultant d'un visionnage trop fréquent des Trois jours du Condor !)