Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Les Feux de la rampe : Sabine Azema (c) D.R. DVD

Les feux de la rampe :
Sabine Azema

de Philippe Azoulay
Par Clément GRAMINIES


Loin de l’Actor’s Studio, présenté par le non moins cabotin James Lipton, l’émission Les Feux de la rampe, animé par le journaliste/réalisateur Bernard Rapp a su progressivement imposer son sérieux et sa rigueur, proposant des entretiens passionnants avec les plus grands acteurs de notre cinéma national.

....................................................................

  Sabine Azema (c) D.R.

Sabine Azéma s’est prêtée bien volontiers au jeu des questions, et l’occasion de cette sortie en DVD est un beau prétexte pour tenter de connaître l’une des actrices françaises les plus talentueuses de sa génération. Rarement présente sur les plateaux de télévision, très discrète sur sa vie privée, Sabine Azéma n’a fait que peu de films (26 en près de 30 ans), mais l’exigence de ses choix et la totale confiance qu’elle voue pour les metteurs en scène ont fait d’elle une actrice passionnée et investie dont l’authenticité a su l’imposer définitivement dans le cinéma français de ces deux dernières décennies.

Dans une ambiance des plus studieuses, sur la scène du théâtre du Conservatoire, Sabine Azéma nous prouve à la première minute qu’elle est une actrice : à peine assise, elle se relève, fait le pitre et se joue du regard de l’autre avec un humour empreint d’absurde qui lui redonne aussitôt cette humble gravité, cet emportement tragique qu’ont su révélé avec tant de compréhension les réalisateurs Alain Resnais et Bertrand Tavernier. Cet orgueil, qu’elle se reconnaît bien volontiers, est son moteur. Elle raconte en premier lieu les travers de son enfance : un goût précoce pour l’artifice du spectacle et pour la fantaisie, encouragée par des grands-parents farfelus. De là, naît cette nécessité de provoquer le rire tout en restant une « belle femme ». Fragile équilibre que d’être un clown tout en restant coquette, mais la jeune actrice, bac en poche, s’octroie l’aide d’un jeune Florent (à l’origine de ce qui deviendra plus tard le cours Florent) qui lui apprend à dépasser la peur du ridicule. Elle fait ses premiers pas au théâtre, sur un coup de chance, et s’affiche au concours du Conservatoire dans Je t’aime de Sacha Guitry, puis rencontre Jean Anouilh qui lui propose deux rôles au milieu des années 70, dont un aux côtés de Louis de Funès. Mais rapidement, elle délaisse le théâtre pour le cinéma car, pour cette femme qui fuit la nostalgie pour ne pas croire les plaisirs du passé révolu, la caméra a ce pouvoir de fixer le moment, l’image, et ce, pour l’éternité.