Si la série est une réussite
c’est grâce au personnage d’exception qu’est Mackey mais
elle le doit aussi à la qualité des rôles secondaires. Le
Capitaine David Aceveda est un latino ambitieux. Il tente
de confondre Mackey, qu’il soupçonne de malversations, en
assignant un nouveau membre chargé de tout révéler. Ce collègue
encombrant sera supprimé. Aceveda apparaît, toutefois, comme
un individu trouble et complexe. Au début de la deuxième
saison, il a des vues politiques et se trouve déchiré entre
sa morale et ses ambitions politiciennes. Forcé de faire
des concessions, il délaisse peu à peu son intégrité pour
garder ses chances d’être d’élu.
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Claudette, est une femme opiniâtre
et incorruptible qui prend de l’importance dans la saison
2. Elle en vient alors à enquêter sur les affaires troubles
de Mackey.
Le détective Dutch, l’équipier de Claudette, est
un fin limier compétent et honnête. En proie au doute, il
est à deux doigts de fabriquer des preuves pour faire inculper
un assassin qu’il sait coupable. Il s’y refuse et finit
par faire avouer son suspect.
Danielle est une femme flic qui forme le rookie Julian.
Ce dernier, un flic afro américain homosexuel et aussi un
fervent croyant, est le protagoniste le plus complexe et
sans doute le plus fascinant de la série. Il nie son homosexualité,
« cette chose qui est en moi » et demande
l’aide d’un prêtre « pour chasser le démon qui est
en lui ».
Ce feuilleton singulier nous plonge dans un Los Angeles
où comme l’écrit Bret Easton Ellis : « on peut
disparaître ici sans même s’en apercevoir ». La
ville de Los Angeles de The Shield est moins clinquante
que celle de l’écrivain, mais demeure pourtant aussi aveuglante
et violente.
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Les communautés raciales et ethniques
souvent oubliées à l’écran ou alors montrées sous les traits
de personnages de la high middle class, ont ici une large
place. Shawn Ryan affirme : « Je parie que
vous verrez plus Hispanique dans nos 13 épisodes que vous
n’en verrez sur NBC toute année ». Le multiculturalisme
de la distribution l’est une des composantes essentielles
et sous-jacente du postulat de la série. Elle montre la
vie d’une minorité qui évolue en marge de la société, des
sans voix de l’Amérique.