Les succès de Suzhou River de
Lou Ye, de L'Orphelin d'Anyang de Wang Chao
surviennent alors que que Jia Zhang-ke est célébré au festival
de Cannes, avec Plaisirs Inconnus, comme le chef
de file de la nouvelle Nouvelle Vague chinoise. Le point
commun entre tous ces jeunes réalisateurs talentueux ne
se situe nécessairement pas au niveau de la forme, mais
plutôt dans leurs manières communes de peindre une Chine
qui se reconstruit sur les décombres du communisme.
Li Yang a marqué les esprits en recevant l’Ours d’Argent
et le Lotus d’Or pour son premier film Blind Shaft.
Il s’inscrit dans une volonté analogue afin de porter un
regard sur une Chine en pleine mutation. Dans Blind Shaft,
deux associés sillonnent les mines de charbons chinoises
à la recherche de victimes à dépouiller. Entre documentaire
et fiction, c’est un témoignage exceptionnel sur les conditions
de vie des travailleurs et sur le système de corruption
qui y règne.
Luisa Prudentino nous fournit les clés du devenir de ces
cinéastes : « en plus de leur talent, ils devront
pourtant y ajouter le courage de continuer à se battre contre
le système ou la patience de parvenir à un compromis […].
Là, réside l’enjeu de la survie mais surtout l’espoir d’un
changement réel et la possibilité de faire découvrir leur
cinéma au public chinois et international, de montrer ainsi
qu’ils existent et qu’ils ont des choses à dire au monde
et au monde du cinéma ».
Le regard des ombres est un ouvrage de passionné qui
fourmille d’anecdotes et accomplit une remarquable radioscopie
de la création cinématographique chinoise, sans doute actuellement
le courant du 7ème art le plus enthousiasmant.
Titre
: Le Regard des ombres Auteur : Luisa Prudentino Couverture :
Jia Zhang-ke Editeur : Bleu de
Chine Site de l’éditeur : www.bleudechine.fr Nb pages :
149
L'Auteur vu par l'éditrice
: Née en
1961 en Italie, Luisa Prudentino, sinologue, se
passionne très tôt pour le cinéma chinois. Après
un doctorat de langue et de civilisation chinoises,
elle soutient une thèse sur le cinéma chinois
des années 30. Entre 1985 et 1989, plusieurs séjours
en Chine, notamment à Shanghai, lui permettent
de prendre conscience de l'émergence du nouveau
cinéma chinois et de rencontrer certains réalisateurs.
Depuis, cette interprète, consultante pour un
société qui travaille avec la Chine, consacre
son temps libre au cinéma chinois. Outre son travail
de recherche, elle organise des festivals et des
colloques (Festival du Court-métrage de Montecatini,
Juillet 2001 et Incontri col cinema asiatico,
Rome, Décembre 2001) et écrit de nombreux articles
pour des revues spécialisées - Cinema Sessanta,
Abibis… Elle a, en outre, rédigé le catalogue
du premier festival de cinéma chinois contemporain
qui s'est tenu à Rome en 1988 Cinema Cina : La
realtà dietro la finzione.