L’Homme de la Riviera n’est
donc pas dénué de charme, en dépit de son manque évident
de rythme et d’un casting français plutôt faible face à
la prestation de Ralph Fiennes en marchand d’art, et les
quelques trouvailles de Jordan parviennent de justesse à
sauver son film de l’ennui le plus complet. Car tout ou
presque tient ici de la redite, la figure déjà mythique
des frères ennemis - Nick Nolte et Tchéky Karyo - comme
l’élaboration du cambriolage et ses trop nombreux impondérables.
Heureusement L’Homme de la Riviera ne ressemble jamais
tout à fait au film noir auquel il rend hommage, on est
loin de la tragédie grecque, schéma favori de l’auteur du
Cercle Rouge, et bien plus proche de la comédie enlevée
américaine, avec sa mécanique parfaitement efficace mais
trop souvent dénuée d’esprit. Le film se plait d’ailleurs
à ne pas donner entièrement la clef de ses origines ou de
ses ambitions. A la façon de Bob qui compose son personnage
selon les circonstances et les individus qu’il rencontre
(pour Roger il est tour à tour le criminel prêt à se racheter,
le « Bon Larron » du titre américain, puis l’escroc
indécrottable, pour Paulo - Saïd Taghmaoui - il est la figure
de père et le cambrioleur de génie), L’Homme de la Riviera
est une œuvre à la fois européenne et américaine, paradoxale,
puisque tout en ne répondant pas aux attentes du spectateur
elle parvient à faire croire au talent de Neil Jordan.
Titre
: L’Homme de La Riviera / The Good Thief Réalisateur : Neil
Jordan Scénariste : Neil
Jordan Acteurs : Nick Nolte,
Théky Karyo, Saïd Taghmaoui, Gérard Darmon,
Emir Kusturica Photo : Chris Menges Musique : Elliot Goldenthal Production : Alliance
Atlantis Langues : français,
anglais Sous-titres : français Zone : 2