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Main basse sur le film (c) D.R. LIVRE

Main basse sur le film
de Frédéric Sojcher
Par Julie PETIGNAT


"Ce que vous allez lire n'est pas le récit d'un tournage, c'est l'histoire d'un hold-up, d'un casse. Il ne s'agit pas d'une attaque de banque, du vol d'un diamant ou d'un raid contre des convoyeurs de fond mais de la mainmise, du rapt sur un film, sur le sujet d'un film et sur sa mise en scène.  C'est pourquoi le livre de Frédéric Sojcher doit être absolument lu, en priorité, par tous ceux qui veulent faire un film ou même faire partie d'une équipe de cinéma. Il passionnera aussi les autres, les lecteurs lambda, toux ceux qui s'intéressent aux conflits que provoquent la prise d'un quelconque pouvoir, les amateurs de complots, de coups d'état, de situations tordues, formidables révélateurs des turpitudes humaines."
Bertrand Tavernier

"Voici l'histoire d'un réalisateur de cinéma qui, en arrivant sur le plateau, vérifie qu'il y a toujours son nom sur le clap, qui est obligé de cacher le making-off de son film dans les chaussettes de sa copine. Copine qui est "tout ce qui lui reste" alors qu'on est en train de lui voler son film. L'équipe a voté son départ.  Le récit de Frédéric Sojcher pose la question : un seul peut-il avoir raison contre tous ?"
Bruno Podalydès

  Frédéric Sojcher (c) D.R.

Main basse sur le film est un récit haletant qui nous dévoile les coulisses du tournage d’un film. Frédéric Sojcher nous décrit un monde pétri d’oppositions, entre art et argent, entre difficultés pratiques et abstraction artistique, et enfin dans ce cas entre un réalisateur et son équipe.

Car c’est sa descente aux enfers que l’auteur raconte, alors qu’il tournait son premier film dans un petit paradis insulaire grec. Face à une équipe de plus en plus hostile, remettant en cause la moindre de ses intentions, le réalisateur cherche à tout prix à sauver son film. Quitte à accepter de se faire remplacer par l’acteur principal. Le piège se referme sur lui sur cette île de Symi si lointaine de la Belgique, où il n’a aucun soutien, pas même de la part de la production. Objet d’un mépris incompréhensible, l’histoire tourne au grotesque lorsque l’équipe déclare ne plus le supporter « physiquement » ou lorsqu’il ne lui est permis d’assister au tournage que s’il reste muet. En fait, chacun, de l’acteur principal au second assistant caméra, mais aussi la scripte, le chef électro, et même un ami écrivain, cherche à s’approprier le film. Et quel meilleur moyen de se valoriser que de déclarer le réalisateur incompétent, que de se donner le droit de le juger ? Partant de cela, chacun peut construire se donner un rôle par opposition au réalisateur, et ainsi briguer des postes plus prestigieux que ce que ses compétences induiraient. Le second assistant caméra deviendra chef opérateur, le chef électro s’occupera de la lumière, et bien entendu l’acteur principal sera intronisé « conseiller technique ».

Face à une prise de pouvoir aussi implacable, le lecteur s’interroge sur l’absence de réaction du narrateur, sur l’inertie dont il fait preuve, seule attitude pour lui susceptible de sauver son film. La situation provoque un sentiment de claustrophobie. Partout les regards sont hostiles, le tournage s’est installé dans une hystérie collective reposant sur la rumeur de l’incompétence.