SYNOPSIS :
Cluny Brown (Jennifer Jones) est une charmante jeune femme qui
affiche juste une passion quelque peu singulière : la plomberie !
C’est ainsi qu’elle remplace au pied levé son oncle pour réparer
un évier bouché, et fait la connaissance de Belinski (Charles
Boyer), un écrivain anti-nazi, fraîchement immigré de Tchécoslovaquie.
Mais l’oncle, furieux de voir sa nièce aussi dévergondée, décide
de la faire engager comme servante. |
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POINT DE VUE
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Cluny Brown
(La Folle Ingénue) est l’avant-dernier film d’Ernst
Lubitsch qui meurt pendant le tournage de La dame au
manteau d’hermine (1948). La fameuse « Lubitsch
touch » est ici à son apogée. A la fin des années 1920,
le psychanalyste Hans Saachs est le premier à utiliser cette
expression pour qualifier l’univers de Lubitsch où à travers
les nombreux recours au décalage, au retardement et à l’ellipse,
l’image de Lubitsch dit tout. Avec Lubitsch, selon Bernard
Eisenschitz, on ne parle plus de direction d’acteurs, mais
bien de « direction de spectateurs ».
La séquence d’ouverture de Cluny Brown est un brillant
exemple du style de Lubitsch.
Le personnage lubitschien par excellence est ici incarné
par Charles Boyer alias le professeur Belinski. Comme Lubitsch,
Belinski est un épicurien farouche. Il se trouve tout de
suite attiré par la vivacité et la sensualité débordante
de Cluny. Son statut de professeur expatrié (encore un point
commun avec le cinéaste) lui permet de prêcher à celle-ci
« l’art du plaisir ».
L’allusion forcément scabreuse à la « tuyauterie »
qui cause tant de soucis au respectable hôte de ces lieux,
quelques heures avant son cocktail typiquement mondain,
est également un bon moyen pour Lubitsch de se moquer de
la psychanalyse de Freud, très en vogue à l’époque où le
film est tourné. Pour Lubitsch, un simple coup bien placé
dans la tuyauterie et tout refonctionne à merveille !
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