SYNOPSIS : Graham
est un curieux personnage. Il semble oublier ce qui l’entoure
avec une prodigieuse facilité. Suite à un accident, sa vie
a pris un tournant insolite: il perd la mémoire toutes
les dix minutes. Tout son entourage, du moindre petit détail
à la belle Irène dont il s’éprend, devient une source d’exploration
inépuisable
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Cinquième
long métrage de Jean-Pierre Limosin, Novo traite de
la perte de la mémoire avec humour et originalité. On est
très loin du Memento de Nolan, mais Novo n’en
est pas moins un film très riche. Son parti-pris, par le biais
du thème de la perte de la mémoire, est de mettre en scène
l’érotisme, et le sexe. « Je me suis servi de cette
absence pour rendre présent le plaisir et le désir sexuel.
Partir d’un manque pour arriver à une plénitude, tout simplement, »
précise Limosin.
Les scènes érotiques sont nombreuses dans le film et instaurent
un climat particulier, entre le jeu et le désir de l’autre,
sans cesse renouvelé. Le maître mot de ce film semble être
« expérimentation ». Pour l’amnésique à répétition
que représente Graham (Eduardo Noriega), chaque instant vaut
son pesant d’or. Aussi tout devient matière à exploration
de la part du personnage principal.
Graham face à « l’éternelle première fois », agit
et se meut comme un enfant. Cet univers enfantin revécu par
un adulte renforce aussi l’originalité du ton de Novo. Autre
richesse du personnage incarné par Eduardo Noriega (dont l’accent
fortement présent souligne la quête du personnage étranger
à son univers habituel), celui-ci entretient avec un jeune
garçon une relation de complicité singulière dont la clé nous
est enfin donnée à la fin.
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Limosin a ainsi choisi de traiter la perte de la mémoire par
le prisme de la fragmentation, se rapprochant ainsi de Memento.
Mais là, s’arrête la comparaison. Lorsque Memento avait
pour sujet principal un thriller et un personnage manipulé
par son entourage, Graham est bien ici le sujet actif du film.
Les rencontres qu’il fait tout au long du film ne semblent
pas le troubler et son enthousiasme reste intact pour les
petits détails qu’il est le seul à remarquer. On pense ici
à la séquence de la dent. « C’est l’histoire d’une
dent… », commence à raconter en voix-off, Graham
qui vient de ramasser sur son chemin, un objet insolite, une
dent qui traînait là, en pleine nature et dont il va
se servir lors d’une nouvelle rencontre amoureuse :
« Dans Novo, la scène de la dent n’est pas liée à une
idée d’un flux reliant la bouche et le sexe, à un échange
érotique mais plutôt à un acte immédiat, sans pensée ni arrière
ni avant. Quand est apparue cette scène au moment de
l’écriture, on l’a accepté un peu à la façon de l’écriture
automatique », déclare Limosin.
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