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Invasion Los Angeles (c) D.R. DVD

Invasion Los Angeles (They Live)
de John Carpenter
Par Frank CARANETTI


SYNOPSIS :  : Chômeur et sans abri, John Nada vagabonde dans les rues de Los Angeles. Il découvre là, par hasard, d’étranges paires de lunettes qui vont bouleverser sa vision du monde…. Derrières ces verres teintés la Terre est tombée aux mains d’extra-terrestres qui, dissimulés sous une apparence humaine, dominent l’économie du pays et le pouvoir politique. Nada doit dorénavant choisir entre l’esclavage et la résistance armée.

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  Invasion Los Angeles (c) D.R.

Quand Frank Black chante « vouloir vivre à Los Angeles », c’est au Los Angeles de Patagonie qu’il pense, à mi-chemin de la frontière argentine, et non pas à celui de l’état californien, ville d’O. J. Simpson et des personnages de Bret Easton Ellis, sans doute parce qu’il vaut mieux vivre à l’autre bout du monde que du côté de Hollywood ou de Sun Valley.

Los Angeles est en effet une ville à part, le philosophe Jean Baudrillard notait ce « spectacle inouï de ces milliers de voitures circulant à une vitesse égale, dans les deux sens, ne revenant de nulle part, n’allant nulle part »  comme une métaphore de l’Amérique consumériste seulement préoccupée de vitesse, d’apparence, et qui résume à elle seule le conflit d’idées entre européens et américains.

Invasion Los Angeles (c) D.R.

Los Angeles  est régulièrement à la une de l’actualité pour ses émeutes raciales, ses violences policières ou ses vedettes capricieuses. On peut donc s’étonner que la ville soit si chère au cœur de John Carpenter. « J’aime Los Angeles » dit-il, « Pour moi c’est le paradis. Je l’ai toujours aimée, j’ai toujours eu beaucoup d’affection pour cette ville depuis l’instant où j’y ai posé les pieds. » . Le cinéaste américain y a d’ailleurs situé l’action de bon nombre de ses longs métrages, de Assault on Precinct 13Assaut- en 1976, jusqu’à Escape from LA -Los Angeles 2013- en 1996.

They Live est le film le plus ouvertement politique de John Carpenter, attaque sans équivoque contre les spectres de l’Amérique Reagan-ienne et l’Ecole de Chicago qui mettront à genoux le modèle « social » des Etats-Unis où les pauvres sont désignés, avec l’arrivée des ultra-libéraux au pouvoir, comme des freins à l’expansion économique. C’est également le retour du cinéaste vers le cinéma indépendant, suite logique de Prince of Darkness sorti un an plus tôt sur les écrans, avec ici encore un budget réduit de 4 millions de dollars et en vedette un acteur non professionnel, Roddy Piper, ancien héros de la World Wrestling Federation.