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De manière générale Mark Dixon
ne cède jamais à la sophistication, au contraire là encore
de Laura. C’est une histoire très directe, qui échappe
largement aux sortilèges du film noir pour retrouver la
narration plus franche d’un polar. La mise en scène est
extrêmement dynamique, la caméra se trouvant sans cesse
en mouvement pour faire corps avec les personnages. La tension
propre à l’action tient ainsi en haleine le spectateur,
livré de manière immédiate aux aventures des personnages.
Ces derniers sont véritablement extraits de leur cadre urbain,
l’atmosphère de ce dernier étant gommé pour souligner davantage
l’intensité de l’action. Bien entendu la caméra sait aussi
s’apaiser par instants pour scruter dans des gros plans
fixes les combats intérieurs des personnages, particulièrement
celui de Mark Dixon.
C’est d’ailleurs là l’originalité première du film, qui
introduit un élément moral dans ce qui aurait pu être un
excellent film d’action pure. Mark Dixon sent peser sur
lui le fardeau de son ascendance, son père ayant été un
hors-la-loi. Il emploie lui même des méthodes musclées à
la limite de l’illégalité, préfigurant d’une certaine manière
l’inspecteur Harry. Lorsqu’il tue accidentellement Kenneth
Paine, il se situe véritablement à la lisière du trottoir
donnant son titre au film et apparaissant durant le générique :
authentique meurtrier s’étant écarté du droit chemin, il
demeure encore un policier, même aux méthodes douteuses,
en essayant d’imputer le meurtre à un criminel abject, Tommy
Scalise. L’enjeu moral est suffisamment haletant en soi
pour que le spectateur s’intéresse aux choix que va être
amené à faire Dixon, le policier étant à chaque instant
confronté à mille évolutions possibles. Certes l’issue est
classique – sacrifice sur l’autel de la justice avec tout
de même une promesse d’amour, et est faite pour convenir
tant au public qu’aux conventions hollywoodiennes. Il ne
faut néanmoins pas exagérer le poids du reproche :
même si Mark Dixon détective demeure largement soumis
à une esthétique de studio, ce qui explique peut-être que
Preminger devait l’effacer de sa mémoire, sa facture est
trop honnête pour qu’on le qualifie de produit de série
et il ne déparera pas la culture de l’amateur de film noir.
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Les bonus
: « Sous le travelling, le trouble » une analyse
du film par Jean Douchet (20 mn), Regard sur la lumière,
une interview de Vincent Jeannot, chef opérateur et cameraman,
collaborateur de Luc Besson, Jean-Jacques Annaud (20 mn)
et la Bande annonce originale.
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Titre
: Mark Dixon Detective / Where the Sidewalk
Ends / La Pègre
Réalisateur : Otto
Preminger
Acteurs : Gene Tierney,
Dana Andrews, Karl Malden, Gary Merril
Ecrit par : Ben Hecht,
Robert E. Kent, Victor Trivas
D'après le roman de : William L. Stuart "Night Cry"
Musique : Cyril J.
Mockridge
Costumes : Oleg Cassini
Producteur : Otto
Preminger
Éditeur : Carlotta
Films
Format : 1.33 – 4/3
– N&B
Langues et formats sonores
: Anglais
Sous-titres : Français
Durée du Film : 95
mn
Année : 1950
Zone : 2
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