On regrettera aussi le manque de lisibilité de scènes de combat rapproché, sans doute dû en partie aux lacunes de Mr. Cruise dans le maniement du sabre. Ces séquences souffrent d’un montage rapide, où la confusion le dispute à la précipitation. Ce qui va à l’encontre des idées dont le héros se réclame : recherche de la perfection, de la plénitude, de l’apaisement. Kurosawa, notamment par le biais du personnage de Kyuzo, samouraï humble, ascétique et prodige du katana, avait trouvé quant à lui un traitement plus adéquat.

Ce dernier des mohicans américano-nippon nous convie donc aux crépuscules de deux formes d’héroïsme fondées sur l’honneur et en but aux atteintes du temps présent. Mais de la violence du choc, de la collision des cultures naît une ère nouvelle, issue comme souvent de ce creuset qu’est la violence, de ce berceau que sont les batailles. Ethan, comme son homonyme de La prisonnière du désert, incarne l’ambivalence, résout dans son corps et ses actes la dualité dont il fut le théâtre. Ouverture et tradition se confondent après s’être affrontées et frappent de leurs sceaux mêlés la clôture d’un film finalement réussi.