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Et, ce vendredi, je suis
servi ! La bande-annonce de Le Secret de Virginie Wagon
est un délice. C'est l'ami ricoré version robusta-corsé
et d'avant le bonheur familial. Tout y est : la grande baraque
marie-claire-déco baignée de lumière,
le jardin en pleine nature, le soleil qui vient (ou pas) de
se lever et encore (zut, alors !) une belle journée.
Il va bientôt arriver l'ami ricoré? sauf que
l'ami ricoré de Le Secret ressemble plus au
y'a bon banania, plus à un grand noir robuste qu'à
un petit café au lait marronnasse-fadasse peu ragoûtant.
L'ami ricoré, dans mon souvenir, c'est l'alternative
entre le bon bol de banania des enfants et le grand noir des
adultes. Pour Virginie Wagon, point d'alternative. Elle prend
les deux, et la baraque et le jardin et le soleil? contre
un lot de chères-petites-têtes-blondes. C'est
là tout le secret. A moins que ce ne soit ailleurs,
justement. Voyez comme le titre apparaît sur un plan
fixe du jardin ensoleillé, encore ! une belle journée.
Y aurait-il une astuce ? Un message subliminal. Je ne vois
pas?
Ah, si. Le secret est dans le pré, je veux dire dans
le jardin ? bof?
Passons. De là, je devine quelle idée a pu éclore
en Micheline au moment de préparer sa chronique. Une
belle grande maison, un jardin extraordinaire, il leur faut
un chien. Et hop ! le tour est joué. Ajoutez des roses
(avec des poils), tout se tient, je vous le donne en mil,
le dernier choix de la semaine est Amours Chiennes
d'Alejandro González Iñárritu. Amourespoir,
amourpassion, amourmort (à peu de choses près).
Amourschiennes. Voilà la bande-annonce. Agrémentée
d'images et de musique énervées. Pas le temps
de souffler. Tout-s-emboîte-s-enchaîne-se-répète-s-annule-s-accumule-se-catapulte-se-tord-s-agite-se-convulse-se-saccade-s-attire-se-repousse.
Se déteste. A outrance. C'est pour ça que tu
trembles ? Alors, tremble. De honte, s'il le faut. Tes amours,
chiennes ou pas chiennes, n'ont rien de follement excitant.
C'est du tape à l'oeil, de la branlette. Finalement,
c'est peut-être le genre de film (trash, cynique, noir,
malsain?) qu'on aime à 17 ans ?
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A moins que? Secret dans
un jardin français ? mouais? ou alors, Secret au-dessus
du jardin ? hmm ! Je frôle la dépression.
Je comprends mieux : Micheline doit connaître les mêmes
affres de l'incertitude. De quoi abattre un cheval. Un peu
d'air nous, me ferait du bien. C'est ça. Souffler.
Prendre le temps. Autant dire un non-sens télévisuel.
Le temps y est la plus grande censure. Tout-s-interromp-se-coupe-se-frelate-se-tronque
en fonction du temps imparti. Tout tremble quand le temps
s'effiloche. quand le silence gagne. Quand le (de l'écran
noir) menace. La panne, le grain de sable. L'imprévu.
la peur du vide comme la crainte de l'absence. Parfois, le
temps court et le retard s'installe. pour cela, il existe
les programmes de troisième et quatrième parties
de soirées (Le cinéma de minuit, Des mots de
minuit?) appartenant à des temps immémoriaux,
diffusés à pas d'heure, et c'est très
bien ainsi. Il existe encore des micro-programmes à
vocation culturelle trouvant place dans les interminables
tunnels publicitaires (Un livre, un jour, Ciné-dimanche)
et s'en éclipsant (partiellement ou totalement) en
cas de nécessité.
J'ai vu. Dimanche soir, ciné-dimanche occis (ou circoncis
? difficile à dire). La première partie (Déjà
dans les salles) est rasée net, alors que les deux
autres (Mercredi dans les salles et prochainement dans les
salles) sont coupées au plus court. Au finale, on a
droit à deux extraits (!) de bandes-annonces : The
Watcher et Suspicion, juste le temps pour le speaker
de nous en raconter les histoires. Total : 30 secondes environ,
soit à peu près autant que pour le spot du sponsor
qui apparaît en début et en fin de séquence.
Ouf ! on l'a échappée belle. Ils auraient même
pu nous priver des pubs, ces malotrus !
Y a des semaines comme ça.
Ah, ça y est, je le tiens ! Jardin secret. C'est renversant
d'intelligence, je meurs.
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