La Carte Illimitée
d'UGC et le Pass MK2-Gaumont, Sésames des cinéphiles
et -vores, prêtent le flan aux critiques, ceux dont
c'est la profession. ça glose dans les rédacs,
rings sur lesquels joutent d'un côté pourfendeurs
d'un capitalisme sans scrupule vampirisant toison au vent
jusqu'à la moindre parcelle culturelle et, de l'autre,
des caractères originellement virulents sur ce sujet
atomique qui, RIB entre les doigts, ont cédé
au chant des sirènes consuméristes. Sans pour
autant baisser leur froc Ted Lapidus devant la vermine mercantile
aliénante mais en contournant celle-ci et ses intentions
premières et en regroupant leur choix dans un choriphée
citoyen, sans les airbags malheureusement régressifs
du politique : la propriété n'est plus matérielle
mais intellectuelle. Moteur, ça détourne!
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Le cinéma est mort,
vive le Roi ! Dimanche 26 novembre, Virgin Megastore des Champs-Elysées,
un peloton de silhouettes d'horizons sociaux joliment différents,
un brassage réjouissant, et sans démagogie façon
pages Société de Libé, fait le pied de
grue devant deux points d'écoute stratégiques
en jargon commercial sis à l'étage de l'enseigne.
Paysage lointain, le stand de PS2 totalement nu puisque dévalisé
par des zombies épileptiques quarante-huit heures avant
Claude Chale, volume énième de ses heures éthnico-indoues
à lui, et la mise à feu des mix-maison de Chris
et des alacrités-house de David Guetta, ambianceurs
en or massif des Bains. Les douches rythmiques pissent dru
dans les oreilles des auditeurs. Les coeurs battent la chamade,
les pieds les tempos post-nightclubbing. Réflexes vieux
comme le big-bang. Et pourtant, on ne peut s'empêcher
de gratter le vernis réactif pour y dénicher
en arrière plan une philosophie œcuménique flambant
neuve, une approche encore embryonnaire de la nouveauté.
Les préquels discographiques de Chale, les deux périples
"Buddha Bar" notamment, et de ses homologues plus sanguins
des Bains avaient déjà décroché
le cocotier et les sonotones les plus résistants. En
avril, les galettes cossues de Pompougnac, DJ permanent de
l’hôtel Costes, boîte hype de la capitale, avait
connu le même scénario. Les track-lists sont
paradoxalement loin de tutoyer les cîmes du Toc 50.
Si les initiés des sauteries du couple Guetta ont depuis
belles lurettes (à facettes) saturé leurs tympans
des spécialités locales, les abonnés
à la couette tendance heure des gallinacés ont
en revanche moins eu l'occasion d'imprimer leurs canaux auditifs
de ces bombes à retardement que constituent les élégants
énervés "The Wiseguys", le fils (il)légitime
de Prince "Romanthony" ou les thermonucléaires "Mnisters-de-la-funk"
figurant, entre autres, sur la carte des Bains éisode
2. " A night at the Playboy Mansion", compil' furieuse à
décorner les boeufs de Dimitri From Paris et échappée
de son usine à Guronsan en mai dernier, a apporté
son toit à la fondation d'un phénomène
vertueux à bien des égards.
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