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  Guillaume Canet  (c) D.R.

Pour finir, c’est du côté du jury que va toute ma haine et ma large déception. Le jury, Ettore Scola en tête, ne s’est pas vraiment intéressé par le contenu des films et a peiné à venir jusqu’à la salle de projection, préférant la froideur des murs de l’hôtel Plaza Athéné où chaque membre a logé, et dans lequel j’ai failli étouffer moi-même. Chaque membre du Jury a invoqué des retards justifiés, émanant d’une hypocrisie effroyable. Quant au petit Jury du court-métrage, Guillaume " french lover " Canet en tête du cortège funèbre, le plus important à soigner, ce ne sont pas les films, c’est chaque individualité, avant tout ; la leur. De toute façon, il faut dire que du côté des courts-métrage, il n’y avait rien à se mettre sous la dent ; vingt ans de famine au moins !

Alors, il reste à trouver quelques moments d’humour assez rare dans l’ensemble pour s’empêcher de dormir, dans des endroits pareils. Pour mémoire, à la première scène d’amour physique dans Maelström, pas franchement excessive, un groupe scolaire a quitté la salle sous l’ordre des responsables pédagogiques, choqués et trompés se justifiaient-ils par le résumé du film qui ne prévenait en rien du caractère sexuel qui jutait sur l’ écran. Ou plus tard, cet homme complètement nu qui est venu s’asseoir à côté d’une jeune fille en plein milieu d’un film. Suivirent les hurlements de la jeune fille qui provoquèrent l’expulsion de l’étrange bonhomme par les membres de la sécurité.

Maelström (c) D.R.

Voilà brièvement ce qu’a été ce Festival, insipide et lent. Longtemps, alors que les journées s’étiraient considérablement, et qu’au fur et à mesure des projections, on se sentait comme décapité, on se dit avec un naturel évident : " Quand donc finira la semaine ". Bah… oui. Et puis on pense à Apollinaire, à l’art le vrai, la splendide beauté, et le lendemain on transporte avec soi un livre de Joyce sous le bras, et l’endroit devient une salle de lecture presque confortable, avec café (imbuvable certes) à volonté. Bravo !

Moi, je le dis tout haut, qu’on entende : allez plutôt au théâtre, gens de toutes sortes ; là-dedans au moins, en ces temps où l’art cinématographique se plaît à se dodeliner dans des facilités douteuses, et à se pavaner avec des silhouettes peu recommandables, vous trouverez, partout où les enfants de Molière, de Ionesco, de Brecht respirent, encore des plaies entières des restes de vos larmes couchées sur votre peau et vous vous en ferez des souvenirs par-dessus, du plaisir ; vous croiserez des acteurs sincères, inquiets, suants comme des viandes fiévreuses, au bord de l’agonie, rien que pour vous, dans les salles de spectacle de la rue de la Gaîté ou ailleurs. Ce sera toujours mieux que du mauvais goût cinématographique. Et puis vous éviterez de croiser sur les écrans et dans ce genre de manifestation comme le Festival du Film de Paris vos stars préférés qui ne sont rien d’autre que des " dindons dans la farce ", une farce, la plus contaminée, la plus horrible, la moins poétique et vivante ; un cimetière pour des siècles à venir !



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