Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     



 

 

 

 

 
(c) D.R. LA BOUTIQUE A OPIUM
Chapitre 3
Par Matt DRAY

" Je suis toujours immense.
Ce sont les films qui sont devenus tout petits. "

Gloria Swanson - Boulevard du Crépuscule



  (c) D.R.

Quelques pas, presque inaudibles, qui ne respirent rien de plus que les perforations qu’ils avalent, instinctivement, de chaque côté, avec 1.85 pour s’étendre et digérer longtemps, me reviennent du fond de je ne sais où et pourquoi ; ça fait longtemps quand même, le cinéma ; encore une seule fois, une seule.. quelques gestes, enrhumés, se noyant dans une lueur monotone d’un hiver particulièrement glacial ; un souffle de cil sur le haut de mon front écarlate ouvrant le coffre neurologique tant convoité et la fête commence et pénètre mon insouciance ; un abîme aux sensations qui m’attendent en tirant la langue ; un fard à joue volubile qui remonte mes valises 60 fois la seconde et hurle : " ça fait longtemps quand même… "

Ô douce amertume tuberculeuse sur les ponts lumineux
Sur le point de crever, encore à mourir par habitude du chagrin
Au-dessus de la Seine là après Saint-Michel après minuit
Après le noir et blanc de l’autre fou qui gronde et " his name is Orson welles "… so…
Et j’ai soif et j’ai mal ; une soif du mal, qui partout, me fait escorte…
J’ai le cœur, en deux parties molles, qui prend la mer cette fois pour de bon
Et tout avec qui bascule dans les fonds marins délavés
Ces fonds-là qui n’ont de compte à rendre à personne
Tout avec...
Mes yeux Blue Danube Waltz, comme toi, Richard, de la même trempe,
La même mélancolie, cachés derrière les étoiles plus loin plus loin
Ces yeux peut-être beaux tu sais sur un quai dans la brume,
Sous le pont des Arts, par hasard…
…ou alors dans un ascenseur parce qu’au fond, c’est la même chose…
…dehors ou dedans avec si peu de lumière ; la salle…
Ces yeux féminins et ses larmes partout qui cavalent sur mes joues-crocodile,
Mes yeux perforés par les becs d’oiseaux carburant aux vapeurs parisiennes,
Flasques et écœurantes… c’est bon aussi ça oui...
Ces vapeurs qui se remettent à reconnaître les corps qui s’agitent autour d’eux,
Les bruits divers les sarcasmes nombreux et fréquents et pourtant si goulûment attirants...
Tout avec et mes feux éblouies à leur tour 451 Farenheit et encore beaucoup
De mes adjectifs polissons
Ceux des sous-titres qui se font la malle des navets insupportables
A jouir moche moche…
Je tombe dans cette eau essentielle d’une Seine maculée de boue incestueuse
Nageant où nagent toujours des squelettes,
Légendaires pour certains d’entre eux,
Et de belles filles, du pipi d’Hugo… pour mémoire et exemple : Léopoldine !