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Bill Clinton (c) D.R. MISE EN BUSH
Pour lendemains gore(s)
Par Cyril JOHANNEAU


Je n'irais pas comparer le gouverneur du Texas candidat à la Présidence des Etats-Unis au personnage de serial killer campé par K.Reeves dans "The Watcher". Non. Ce serait absurde. Et puis, la guerre des nerfs que se mènent les deux hommes, guerre soumise à une course contre la montre à laquelle est suspendue la vie de quelqu'un, rien à voir !

Dans Banana de Woody Allen, il y a cette séquence désopilante : un journaliste, en reportage dans ce qu'on devine être une dictature d'Amérique du Sud, et se trouvant devant un bâtiment officiel (Parlement ou Palais Présidentiel), commente la situation ou plus exactement l'événement qui est sur le point de se produire mais pas encore arrivé. Tel un commentateur sportif, il attend avec ferveur, faisant part, avec force détails, des évolutions probables du " match ", le putsch qui tarde à venir.

Jeudi 9 novembre 2000. De tous les " matches " qui sévissent sur la planète, un seul semble passionner le monde aujourd'hui : le match Bush-Gore dans la course à la Maison-Blanche. En tout cas, passionne à coup sûr trois hommes : George Walker Bush, Albert Gore et Miguel Flores.

  Miguel Flores (c) D.R.

Miguel Flores, 31 ans et Mexicain de son état, doit être exécuté ce soir au Texas, Etat dont George Bush Junior est le gouverneur. Le candidat à la Maison-Blanche, accroc à la peine de mort, attend l'arrêt de la Cour suprême pour accorder ou non sa grâce.

A l'heure où l'Amérique s'apprête à recompter les bulletins de vote à la main, il ne reste plus à Miguel Flores que ses mains pour prier et compter les heures.

Petite anecdote en guise de mise en bouche pour le cas où Bush Jr (J'ignore) remporterait les élections.

Quoi qu'il en soit, l'Amérique reste l'Amérique, avec cette formidable capacité à tenir le monde en haleine. Une fois encore, elle ne déroge pas à la règle et sort sa production la moins attendue de tous les temps, sorte de péplum politique aux contours flous (Hercule Bush vs Maciste Gore) en même temps que saga hybride et interminable (" Star Wars " qui aurait fauté avec " Police Academy "), dont le synopsis pourrait se présenter comme suit.


EPISODE 1 : " Les Vainqueurs "

Bush (c) D.R.

Où l'on découvre un nouveau jeu pathétique " Qui veut gagner les élections ? "

Des visages fermés, des mines tristes défilent devant moi, à la télé. Genre briseurs d'ambiance. Pas du genre comédie britannique. Et puis, en moins de temps qu'il ne faut pour me le dire, ça tourne à l'euphorie déjantée. Ça fuse dans tous les sens, les images pareillement : je ne sais pas si ce sont les mêmes, ou si le malheur des uns? le bonheur des autres ? Ça fuse et je m'en fous. Je n'arrive pas à être concerné par ces trublions, qu'ils fassent la tronche ou se fendent la gueule? eh, mais oui, ce sont les mêmes. Un instant qui rient, un instant qui pleurent. C'est le moule des comédies britanniques : l'humour grave. Et, à en croire (voir) la bande-annonce, Les Vainqueurs de Julian Kemp y colle parfaitement. Tout comme colle à la bande-annonce l'indécrottable impression de voir l'entière matière du film s'y dérouler. Le (tous les) gag(s) irrésistible(s) du film s'y trouve(nt) déjà N'offrant, finalement, au spectateur, lors de la projection, que l'attente du(des)dits gag(s) ; et c'est déjà ça.