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 Le cinéma est une affaire d'enfance.
 Spielberg, Joe Dante, Despechin et Kitano, ces messies qui
 marchent sur l'eau et font boire la tasse aux éreintants
 menus-fretins de la solennité asthmatique toussée,
 teuglée sur pellicule, ont intégré cette
 putain de donnée avec, au choix, timidité ou
 effronterie. Canal +, chaine cryptée y compris pour
 ses abonnés, vient de basculer dans l'adolescence la
 plus trouble, celle de l'âge bête autrement dit
 celle qui l'éloigne dangereusement de sa candeur, exerçant,
 la tête dans le guidon, son droit de préemption
 sur la majeure partie de l'industrie cinématographique.
 Canal n'aime pas les flics mais passe son temps à régler
 la circulation. Du rock'n roll, Lescure ne semble avoir retenu
 que les peaux de banane du King. Ses chiards, en pleine crise
 identitaire, exhibent leurs Puma achetées à
 New-York et confondent journalisme et promotion. En grammaire,
 on appelle ça l'isolexisme. En langue vernaculaire,
 on préfère qualifier ces actes manifestes de
 sape... d'infomerciaux. Sortez le martinet !
 
 
 
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 |  |  |  Tout est cinéma, mise en scène
 de soi. Le 28 décembre 2000, NPA midi, qui avec NPA
 - Devoise - matin et NPA - Dujon - soir résonnent comme
 un écho sournois à la standardisation contextuelle,
 s'entichait de bisexualité. Un sujet au millième
 degré dont Objectif Cinéma, pour des raisons
 affectives, attendait beaucoup - nous sommes à la fois
 la transparence et le contre pouvoir exigés par Jean-Marie
 Messier, ses dévots par intermittence et ses poisons
 en permanence. S'il est un substrat charnel à manier
 avec adresse, c'est bien cette antienne cathodique exponentielle
 courtisée par une télé désormais
 acquise aux charmes de la webcam - chaque époque a
 le voyeurisme qu'elle mérite - mais surtout, et c'est
 plus préoccupant, aux formes girondes de la manipulation
 quasi-bisexuelle, justement, des disciplines. Les regroupements
 de grands groupes de la communication en ces temps épileptiques
 de mondialisation (Canal + / Seagram - Universal sous la houlette
 de Vivendi) génèrent moult formes d'opacité.
 La plus éclatante, celle qui nous explose en pleine
 tronche dès que l'on s'aventure sur les terres desséchées
 des différents JT, aussi bien ceux du privé
 que du service public, nous fait prendre les vessies de productions
 ciné maison pour des lanternes journalistiques. Pierre
 Sabbagh, géniteur du Journal Télévisé
 cette institution, doit mal digérer ses pissenlits.
 Pas question de tomber dans l'aigreur ou d'ajouter une pièce
 à l'édifice d'un quelconque poujadisme. Dans
 cette synesthésie des genres, ou notre perception ne
 sait plus à quel point cardinal se vouer (est-ce de
 l'info? est-ce du commerce?), nous tenons à notre tour
 à poser un girophare sur la carlingue de cette bonne
 vieille petite lucarne.
 
 
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