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" Jean-Jacques Beineix,
vous avez envoyé des fax partout disant : regardez
France3 ce soir ça va chauffer ! "
[...]
" et paranoïaque ? vous êtes
vraiment paranoïaque ? quand vous déclarez :
je suis un gibier de prédilection, la saison du Beineix
est ouverte..."
" mais vous avez un peu d’humour ? vous
savez ce que c’est un parano ? c’est quelqu’un qui
se surestime... si j’étais un vrai parano, je n’aurais
pas fait une psychanalyse, un parano ne se sent jamais malade
ou souffrant, je ne dirais pas que je souffre quand on me
fait du mal... tout ça c’est un jeu "
c’est pas le propre du parano de balancer une patate
chaude comme ça ? "
" faudrait que vous relisiez quelques… vous
avez fait des études économiques, et la psychologie… "
" il a tout potassé… "
" non, moi je suis comme vous, j’ai des dossiers… "
Et de conclure : " seuls les paranoïaques
survivent… i will survive "
On pensait ne plus le revoir. Tant pis. Et puis, on sent
bien que c’est difficile pour ce type de personne/personnalité
de sortir de ce complexe. Il y a un autre exemple fameux,
c’est Bernard Pivot.
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Le bonhomme a quelque chose de familier
dans sa façon d’occuper le petit écran depuis
des lustres (je vous parle d’un temps que les moins de vingt
ans ne peuvent pas connaître). Il rassure, quelque
part. et bien sûr quand il menace de s’en aller, retentissent
des " reste ! Bernard, reste ! ",
tels les hauts de hurlevent. Pour ma part, je n’aurai qu’une
chose à dire : " merci, Bernard "
et bon vent. Il nous a fait le coup il y a dix ans avec
" Apostrophe " et il est revenu avec
la même émission, en changeant le titre (subtil).
Et si on n’est pas vigilants, ça nous pend au nez :
on annonce déjà que finalement il ne quitte
plus France2 et qu’il reprendra l’antenne en janvier 2002.
Soit ! Il est grand temps de passer à autre
chose. Il était déjà grand temps à
la fin d’ " Apostrophe ". Dix ans
de rab’, ça suffit ! Dix ans qu’il reçoit
ses invités (et les téléspectateurs)
dans un grenier poussiéreux ! Dix ans que son
" Bouillon de Culture " est imbuvable !
Dix ans que Pivot semble avoir définitivement endormi
la France tant elle se languit déjà de son
absence. Le supplie de ne pas l’abandonner. Agonise déjà
sans lui. La France est perdue. La France qui réclame
dans les sondages depuis des années sa programmation
en prime-time. Celle-là même qui condamne ce
qu’elle plébiscite par ailleurs. Selon un sondage
Ipsos, réalisé du 15 au 16 décembre
2000 sur un échantillon de 1018 personne, et publié
par Télé 7 Jours dans son numéro daté
du 27 janvier 2001, 50% des Français souhaitent l’arrêt
de " Qui Veut Gagner Des Millions ? ",
contre 40%. Les cinq émissions les moins aimées
(?) des Français sont " Le Bigdil ",
" Célébrités ",
" Ciel Mon Mardi ", et " Vidéo
Gag ", toutes diffusées sur tf1, où
bien évidemment elles font le plein d’audience. " C’est
Mon Choix ", l’émission controversée
de France3, est soutenu par 69% des personnes interrogées,
21% seulement souhaitant sa suppression.
Oui, rendons-nous à l’évidence : Pivot
fait figure de bonne conscience culturelle pour cette France
qui ne sait pas se regarder en face. La bonne conscience
de la télévision de service public, du même
coup. C’est triste. Pour lui. C’est pourquoi il est grand
temps d’évacuer ces vieux réflexes de charité
de bas étage. Pour une fois soyons sincèrement
et véritablement charitables : laissons-le partir.
Allez, Bernard, va faire un tour du côté de
chez Swann.
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Bon, je parade, je fais ma teigne,
en attendant il se passe des choses bien à la télé.
L’autre mercredi, chez Delarue le débat portait sur
La violence à l’école : comment s’en
sortir ? Et comme Delarue a le sens des réalités
et de la mise en perspectives (en scène ?),
il avait réuni sur son plateau jeunes et adultes :
de bons adultes français, professeurs de leur état,
qui exprimaient leurs craintes et leur désarroi face
à de jeunes beurs, incontrôlables à
l’école et charmants sur le plateau. Oui, oui, là
sous mes yeux des jeunes (beurs, blacks, garçons,
filles… un échantillon représentatif, en somme)
en quête de rédemption via le dialogue. Pour
ceux à qui ça aurait échappé,
l’émission s’appelle " Ca Se Discute ".
On l’aura compris le propos était vaguement démago
(on ne pouvait qu’être d’accord, compréhensif,
compatissant, etc avec CHACUN), n’empêche que le tableau
franchement pompier de la situation (de jeunes beurs qui
malmènent de vieux français) prenait un sens
tout autre pour qui avait regardé France3 juste avant.
Chez Field, effectivement, ce qui faisait débat c’était
La France et l’Algérie : un passé
qui torture. Et là, se produisait comme un écho
un peu inquiétant de par sa (trop) grande limpidité :
de vieux arabes nous racontaient comment ils avaient été
malmenés (torturés, en clair) par des jeunes
français. Ce n’est pas Miller qui me contredira,
ça circulait pas mal ce soir-là. Niveau inconscient,
j’entends.
Ou comment la télé invite à comprendre…
malgré elle.
Quel pied !
Vive la télé… qui se soucie de nous.
P.S. : Je voulais vous parler de " L’Entretien ",
l’émission d’Alain Duhamel sur France 2, qui marquait
le retour de Dominique Strauss-Kahn, mais je ne sais plus
ce que j’ai fait de la cassette. Je ne l’ai même pas
regardée.
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