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Un désir, une frustration. Une contagion. Comme impossible de résister.

Il y a un vieux samouraï. Ses doutes. Ses certitudes. Ses instincts. Ses interrogations, ses réponses. Ce qu'il sait, ce qu'il sent.

1865. Il y a Kyoto (qui n'est pas Tokyo). D'où partira quelques mois plus tard la plus importante révolte populaire du Japon, qui s'étendra à Osaka avant de gagner Edo (Tokyo). Et aboutira à la Restauration Meiji.

Kyoto, l'ancienne capitale. Celle de l'Empereur. D'avant la domination des samouraïs. L'époque où la littérature de cour traitait en abondance de l'érotisme et des choses du sexe. La polygamie, la polyandrie, l'homosexualité, la sodomie et autres pratiques non seulement acceptées mais cultivées, et faisant partie de la vie de cour.


Mission Impossible (c) D.R.

Kyoto. Ville dorigine de la Shochiku, compagnie qui produit le film. Dans le giron de laquelle Oshima fit ses armes à la fin des années 50. De laquelle il claqua la porte au début des années 60, en réaction à sa production jugée trop " cinéma de papa ".

Il y a Hiroshima. Allusivement. Point de non retour du Japon moderne. Première défaite du Japon. Reddition de l'Empereur restauré. On en revient bredouille. Rien eu, rien vu, (rien vaincu) à Hiroshima. Il y a l'attente. L'attente d'un avenir incertain. D'une condamnation certaine. Par contamination. Attendre sans bouger. Attendre son heure ; dans l'espoir d'une jeunesse retrouvée.

Il y a des mystères, des tabous. Des secrets. Quelque part entre le licite, le légal, le légitime, et le contraire. La loyauté. Des samouraïs organisés en milice. Des samouraïs qui forniquent. Des samouraïs qui s'entre-tuent.

Et puis, les voies impénétrables du film-samourai. La voie du sabre (kendo) La voie du samourai (bushido). La voie du devoir (giri). La voie des sentiments (ninjo).

Le ninjo, le tiraillement. Le basculement ; le jour et la nuit.

Des penchants assumés. Des penchants inassouvis. Des penchants inavoués.

Une épidémie totale. Un duel final ; le désir coupé net. Sous la lame du vieux samouraï : un cerisier d'où jaillissent des myriades de corolles blanches Glacé et ravi.

je n'ai toujours pas renoncé à M : I 2. Jai donc appelé Manuel, " hein, tu veux voir ça ? ", s'exclama-t-il fort marri. Il a ri, " non, non J'suis désolé, mais va falloir que tu trouves quelqu'un d'autre " Troisième échec.



Je suis donc retourné au cinéma seul. Toujours.

  Les Glaneurs et la glaneuse (c) D.R.

J'ai vu un nouveau film : Les Glaneurs et la Glaneuse d'Agnès Varda.

Re-re-pas vu la bande annonce. Re-re-pas lu tout ce qui a été écrit dessus. "Les Glaneurs et la Glaneuse".

Beau travail(le) ! ou quand c'est beau-jubilatoire. Beau-d'intelligence. Parce que c'est un beau cadeau. Ça vous frétille, ça vous propulse, ça vous travaille.

J'ai vu la plaine. La plaine du nord. Un plat pays, pour sûr. La plaine de Beauce. Des vignes en Bourgogne. Et des vergers. La plage, l'autoroute. la ville et ses marchés. La ville et ses déchets.

Il y a ici et là des gens baissés. Des gens courbés et d'autres relevés. Mais d'aucuns très élevés. Quoique Des glaneurs qui ramassent. Des grappilleurs qui cueillent. Et toujours la main, le geste. Le plaisir, la nécessité.

Plaisir et nécessité.

Le geste, le même. Et pourtant, comme l'artisan. un geste nécessaire, un plaisir incommensurable : du grand cinématographe. Bresson, aussi en écho "Le Sabotier du Val de Loire".