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Spider-Man (c) D.R. SPIDER-MAN
de Sam Raimi
Par Nicolas JOURNET


SYNOPSIS : Peter Parker vit chez son oncle et sa tante, a pour meilleur ami, Harry Oscorn, le fils d’un industriel de l’armement, et est amoureux de Mary-Jane, sa voisine et camarade de classe depuis la maternelle. Lors d’une visite au musée, une araignée mutante le mord légèrement à la main. Toute son existence va s’en trouver bouleverser puisque Peter va passer du jour au lendemain du statut de loser à celui de héros.

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AMERICANOPHOBIE

  Spider-man (c) D.R.
Spiderman, c’est un peu le frère d’armes de Nicolas Sarkozy. L’homme araignée choisit la soie gluante pour appréhender voyous et sauvageons, notre ministre de l’Intérieur préfère le flash-ball. Tous les goûts sont dans la nature sécuritaire, mais les petites divergences s’effacent devant les grandes similitudes. Sur le plan physique, l’acteur Tobey Maguire, qui interprète le personnage de Stan Lee, a bien quelque chose de notre Nicolas national, dans une taille quelque peu réduite et un petit air souffreteux. Mais c’est surtout sur le plan des idées que Spiderman et Sarkozy se retrouvent.

Au départ, Peter Parker ne veut pas utiliser ses pouvoirs pour secourir la veuve et l’orphelin. Au contraire, sa première idée vise à la conquête de sa bien-aimée. Il court participer à un match de catch pour remporter les trois mille dollars nécessaires à l’achat d’une voiture rutilante. Puisque dans l’esprit de Peter, une fille mesure l’intérêt qu’elle porte à un garçon à son véhicule, il veut marquer le coup!

Le déclic héroïque interviendra plus tard, juste après le match d’ailleurs, car son oncle, qui l’attendait quelques rues plus loin, va se faire assassiner par un malfrat en fuite. Peter décide de se venger tout seul et dans l’instant. La police aurait pu suffire à l’affaire, d’autant qu’avec une demi-douzaine de voitures de police aux trousses, le criminel avait peu de chances de s’en tirer, mais notre héros à toile préfère s’assurer lui-même du sort du meurtrier.

Spider-man (c) D.R.
Après un combat à l’issue certaine (supers pouvoirs contre revolver dérisoire, qui va l’emporter ?), le méchant tombe du building d’où ils s’affrontaient. D’un petit coup de toile, comme il le fera plus tard pour des enfants et son amoureuse, Peter aurait pu sauver le malfaiteur certes guère sympathique, mais quand même humain. Et non ! Il préfère le voir s’écraser sur le sol sans broncher. Pas de procès, pas de jugement, pas d’avocat. C’est la justice expéditive, la loi du talion. Cela s’appelle aussi au choix un assassinat ou de la non-assistance à personne en danger, tout dépend de la classification des faits.

Peter aurait-il pété les plombs devant les mutations dont il était victime ? Le réalisateur Sam Raimi va-t-il en profiter pour mettre en scène la monstruosité et la folie de Peter, voisine de celle de son ennemi le Bouffon Vert ? Point du tout. Jamais le jeune homme ne semble regretter son geste. Il a vu un homme mourir devant ses yeux, mais cela ne perturbe pas ses nuits. La seule leçon qu’il tire du drame c’est de ne jamais plus se tenir à l’écart de ce qui ne le regarde pas.