SYNOPSIS : Peter
Parker vit chez son oncle et sa tante, a pour meilleur ami,
Harry Oscorn, le fils d’un industriel de l’armement, et est
amoureux de Mary-Jane, sa voisine et camarade de classe depuis
la maternelle. Lors d’une visite au musée, une araignée
mutante le mord légèrement à la main. Toute
son existence va s’en trouver bouleverser puisque Peter va passer
du jour au lendemain du statut de loser à celui de héros. |
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AMERICANOPHOBIE
Spiderman, c’est un peu
le frère d’armes de Nicolas Sarkozy. L’homme araignée
choisit la soie gluante pour appréhender voyous et
sauvageons, notre ministre de l’Intérieur préfère
le flash-ball. Tous les goûts sont dans la nature sécuritaire,
mais les petites divergences s’effacent devant les grandes
similitudes. Sur le plan physique, l’acteur Tobey Maguire,
qui interprète le personnage de Stan Lee, a bien quelque
chose de notre Nicolas national, dans une taille quelque peu
réduite et un petit air souffreteux. Mais c’est surtout
sur le plan des idées que Spiderman et Sarkozy se retrouvent.
Au départ, Peter
Parker ne veut pas utiliser ses pouvoirs pour secourir la
veuve et l’orphelin. Au contraire, sa première idée
vise à la conquête de sa bien-aimée. Il
court participer à un match de catch pour remporter
les trois mille dollars nécessaires à l’achat
d’une voiture rutilante. Puisque dans l’esprit de Peter, une
fille mesure l’intérêt qu’elle porte à
un garçon à son véhicule, il veut marquer
le coup!
Le déclic héroïque
interviendra plus tard, juste après le match d’ailleurs,
car son oncle, qui l’attendait quelques rues plus loin, va
se faire assassiner par un malfrat en fuite. Peter décide
de se venger tout seul et dans l’instant. La police aurait
pu suffire à l’affaire, d’autant qu’avec une demi-douzaine
de voitures de police aux trousses, le criminel avait peu
de chances de s’en tirer, mais notre héros à
toile préfère s’assurer lui-même du sort
du meurtrier.
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Après un combat
à l’issue certaine (supers pouvoirs contre revolver
dérisoire, qui va l’emporter ?), le méchant
tombe du building d’où ils s’affrontaient. D’un petit
coup de toile, comme il le fera plus tard pour des enfants
et son amoureuse, Peter aurait pu sauver le malfaiteur certes
guère sympathique, mais quand même humain. Et
non ! Il préfère le voir s’écraser
sur le sol sans broncher. Pas de procès, pas de jugement,
pas d’avocat. C’est la justice expéditive, la loi du
talion. Cela s’appelle aussi au choix un assassinat ou de
la non-assistance à personne en danger, tout dépend
de la classification des faits.
Peter aurait-il pété
les plombs devant les mutations dont il était victime ?
Le réalisateur Sam Raimi va-t-il en profiter pour
mettre en scène la monstruosité et la folie
de Peter, voisine de celle de son ennemi le Bouffon Vert ?
Point du tout. Jamais le jeune homme ne semble regretter son
geste. Il a vu un homme mourir devant ses yeux, mais cela
ne perturbe pas ses nuits. La seule leçon qu’il tire
du drame c’est de ne jamais plus se tenir à l’écart
de ce qui ne le regarde pas.
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