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A la bonne heure !
L’Europe, même sous le même toit, n’échappe pas aux contraintes
du décalage horaire. On a déjà pu s’en rendre compte sur la
douloureuse question de l’heure des repas. Aujourd’hui, nous
voici forcés d’affronter la dure réalité du décalage horaire
existant entre la Villa et le monde extérieur : le temps
des nice lofteurs n’est pas le même que le temps des téléspectateurs
de TF1 que nous sommes. Ainsi, la journée qui débute est-elle
encore dépourvue d’Ophélie Winter, alors qu’on assista bel
et bien à son entrée dans la Villa pas plus tard qu’hier.
Cet événement se reproduira en cette fin de journée, pour
le plus grand plaisir de tous.
Mais comment vit-on l’attente d’un tel bonheur assuré ?
C’est ce que je vous propose de découvrir, n’est-ce pas Flavie ?
Tout d’abord, et Nadine de Rothschild ne me contredira pas
sur ce point, on époussette, on récure, on astique, bref on
range un tant soit peu son intérieur et l’on soigne son extérieur.
Le casting ayant été merveilleusement fait, nos jeunes gens,
pour la plupart issus de bonnes familles, connaissent ces
convenances et, pourquoi pas, Madame de Rothschild personnellement.
Malheureusement, le concept du jeu ne l’autorisant pas, ils
n’ont pas pu s’entourer de leur petit personnel, n’est-ce
pas Raimondo ? Qu’à cela ne tienne, nos nouveaux amis
se sont emparés des balais, éponges, serpillières, plumeaux
et autre aspirateur, et sont passés eux-mêmes à l’action.
Cela dure maintenant depuis trois jours.
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Seulement, ça ne rigole
plus, Ophélaï débarque ce soir. Donc, quitte à dissimuler
la poussière derrière les pots de fleurs (Nalle), à cacher
sa valise pour ne pas avoir à ranger son linge (Michaël),
et à les exténuer un par un à la tâche, il n’y a plus de temps
à perdre : faut que ça brille ! Au final, aucune
perte sèche. Tous les petits soldats sont encore sur pied,
à l’exception de Raimondo, épuisé, vraiment épuisé, le corps
disloqué, “ Les muscles tendus… C’est beaucoup mieux
que la salle de sport, le ménage ”, admet-il, lucide
enfin.
Après l’effort, le réconfort. Et Mr Nice, le propriétaire,
de leur concocter une petite douceur dont il a le secret,
en l’espèce une dégustation de fromages, français s’il vous
plaît. Autant dire une vraie mise en bouche pour accueillir
Ophélie Winter comme il se doit. La séquence est marquée par
la prestation de Prosper, qui affine son jeu en s’essayant
alors dans le registre tragi-comique, quelque part entre Bernard
Menez et Robert Redford. Il tente de faire avaler à ses comparses
que le fromage, ça se déguste avec les cinq sens, ça se touche,
ça se hume etc, et… Ça s’écoute. Comme ça ne prend pas, il
remet le couvert, démonstration à l’appui, dans une scène
intense et d’une justesse rarement atteinte. Climax du film
Le Fromage qui Murmurait à l’Oreille du Français...
Sublimement ridicule. Et comme si ça ne suffisait pas, il
en remet une couche dans le confessionnal en nous délivrant
ce scoop à vous couper le souffle : “ La France
est quand même réputée au niveau de ses fromages dans l’Europe
entière et dans le monde ”. Journaliste d’investigation,
je vous disais.
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