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Nice People (c) D.R. NICE PEOPLE - #7
No souçaï !

Par Cyril JOHANNEAU


Ophélie est jeune (en tout cas, le suppose-t-on) comme eux, et comme eux, on ne la comprend pas toujours. C’est comme si elle parlait étranger dans sa propre langue. Jusqu’à atteindre une sorte de poésie.



  Nice People (c) D.R.

A la bonne heure ! L’Europe, même sous le même toit, n’échappe pas aux contraintes du décalage horaire. On a déjà pu s’en rendre compte sur la douloureuse question de l’heure des repas. Aujourd’hui, nous voici forcés d’affronter la dure réalité du décalage horaire existant entre la Villa et le monde extérieur : le temps des nice lofteurs n’est pas le même que le temps des téléspectateurs de TF1 que nous sommes. Ainsi, la journée qui débute est-elle encore dépourvue d’Ophélie Winter, alors qu’on assista bel et bien à son entrée dans la Villa pas plus tard qu’hier. Cet événement se reproduira en cette fin de journée, pour le plus grand plaisir de tous.

Mais comment vit-on l’attente d’un tel bonheur assuré ? C’est ce que je vous propose de découvrir, n’est-ce pas Flavie ? Tout d’abord, et Nadine de Rothschild ne me contredira pas sur ce point, on époussette, on récure, on astique, bref on range un tant soit peu son intérieur et l’on soigne son extérieur. Le casting ayant été merveilleusement fait, nos jeunes gens, pour la plupart issus de bonnes familles, connaissent ces convenances et, pourquoi pas, Madame de Rothschild personnellement. Malheureusement, le concept du jeu ne l’autorisant pas, ils n’ont pas pu s’entourer de leur petit personnel, n’est-ce pas Raimondo ? Qu’à cela ne tienne, nos nouveaux amis se sont emparés des balais, éponges, serpillières, plumeaux et autre aspirateur, et sont passés eux-mêmes à l’action. Cela dure maintenant depuis trois jours.

Nice People (c) D.R.

Seulement, ça ne rigole plus, Ophélaï débarque ce soir. Donc, quitte à dissimuler la poussière derrière les pots de fleurs (Nalle), à cacher sa valise pour ne pas avoir à ranger son linge (Michaël), et à les exténuer un par un à la tâche, il n’y a plus de temps à perdre : faut que ça brille ! Au final, aucune perte sèche. Tous les petits soldats sont encore sur pied, à l’exception de Raimondo, épuisé, vraiment épuisé, le corps disloqué, “ Les muscles tendus… C’est beaucoup mieux que la salle de sport, le ménage ”, admet-il, lucide enfin.

Après l’effort, le réconfort. Et Mr Nice, le propriétaire, de leur concocter une petite douceur dont il a le secret, en l’espèce une dégustation de fromages, français s’il vous plaît. Autant dire une vraie mise en bouche pour accueillir Ophélie Winter comme il se doit. La séquence est marquée par la prestation de Prosper, qui affine son jeu en s’essayant alors dans le registre tragi-comique, quelque part entre Bernard Menez et Robert Redford. Il tente de faire avaler à ses comparses que le fromage, ça se déguste avec les cinq sens, ça se touche, ça se hume etc, et… Ça s’écoute. Comme ça ne prend pas, il remet le couvert, démonstration à l’appui, dans une scène intense et d’une justesse rarement atteinte. Climax du film Le Fromage qui Murmurait à l’Oreille du Français... Sublimement ridicule. Et comme si ça ne suffisait pas, il en remet une couche dans le confessionnal en nous délivrant ce scoop à vous couper le souffle : “ La France est quand même réputée au niveau de ses fromages dans l’Europe entière et dans le monde ”. Journaliste d’investigation, je vous disais.