Oser s’amuser ainsi du sort de ces femmes pour dissimuler la réalité d’un corps qu’elle peut, et ne s’en prive pas, montrer en toute liberté, au point de le façonner à dessein, revêt un caractère choquant au-delà de l’acceptable.

Tendussissime. Le mot nous vient d’Eleanor, l’Anglaise, pour décrire la journée qui s’annonce et marquée par “ deux informations essentielles ”, dixit Flavie qui veut parler des nominations et de la fête du travail. Tendussissime, donc, qui dans la bouche de la petite anglaise se rapporte aux premières, non sans ajouter ironiquement : “ Encore un jour tout à fait comme les autres ”, qui découvrira assez tôt et à ses dépens que son petit mot aura vite fait de qualifier aussi sa fête du travail. En effet, Mr Nice, pas le dernier pour la déconne, lui a préparé un petit programme afin de permettre aux autres de jouir pleinement de ce jour férié et chômé : l’Angleterre n’étant pas concernée par cette tradition. Au programme, pas moins que le rangement de toutes les courses, la préparation des repas, le nettoyage des vitres et de la piscine. Et comme le propriétaire est un homme élégant, il la condamne à être, durant toute la sainte journée, au service de tous les Nice People : la pétillante Serena ne se fait pas prier. Elle lui demande de lui gratter le pied, pendant qu’elle larve au soleil. Tendussissime, donc. Et la présence d’Ophélie Winter n’y changerait rien.

A un détail près, cependant, la star prend en main la préparation de la salade. L’occasion pour elle de nous servir ses salades : “Je suis grave à marier, mais personne ne veut de moi ”, dit-elle un concombre à la main. Pauvre concombre ! Donne-moi un kleenex, je vais pleurer. Sauf qu’à découvrir la recette de la salade en question, dévoilée par Elena, une solidarité émerge et l’on se sent tout à coup comme personne. Tomates, concombres, pommes, maïs, œufs, roquette, thon et surimi. Le mélange œufs, thon et surimi m’affole déjà autant qu’elle. Je bave. Mais c’était sans compter sur le détail qui fait la différence : Elena nous explique qu’elle a choisi le maïs “ parmi des centaines de boîtes ”. Je fonds. Un tel souci de perfection, je n’avais pas vu ça depuis le Géant vert. Elle pourra toujours finir sa carrière chez Cassegrain.

Ne vous y fiez pas pour autant. Cela s’avérera être sa plus grosse activité cérébrale et manuelle de la journée. Ainsi, on a droit à Ophélie se baigne, Ophélie dort au soleil, Ophélie se dévoile, Ophélie est bouleversée, Ophélie réconforte et Ophélie se couche. La fête du travail à la lettre. Ah si, j’oubliais cette confession intense et lucide : “ J’ai un peu fait le lémurien toute la journée. Dès que je me posais quelque part je me suis endormie ”. Sachant qu’un lémurien n’est autre qu’ “ un primate inférieur ” (Dictionnaire Hachette), c’est Michaël qui a dû se sentir moins seul. Ophélie Winter, une main tendue vers son prochain.

Raquel et Katrin ne me contrediront pas. Nos deux premières nominées se retrouvent, en effet, convoquées chez la star, bien décidée à les réconforter un peu. Et que ne doivent-elles pas subir ! Lénifiante, aux confins du pastoral, elle commente les faits de la façon suivante : “ C’est pour le jeu… pour l’intérêt du jeu, à la fin il doit rester des grandes gueules, des personnalités fortes ” Une main tendue…dans vos petites gueules de personnalités faibles. Réconfortant, je vous avais dit. Dieu lui a donné le tact, à n’en pas douter.