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Elle en fait la preuve incommensurable
au moment de se coucher. Sans doute avertie, par la production
ou par un accès de lucidité fulgurant, forcément fulgurant,
de la violence des images suscitée par son apparition, face
aux caméras, sans fard, elle décide de se coucher le visage
entièrement enturbané dans un foulard gris. L’image est saisissante
de violence, de répugnance, d’indécence, de vulgarité. De
bêtise. Oser s’amuser ainsi du sort de ces femmes, dans la
cabane au fond du jardin de la Villa, pour dissimuler la réalité
d’un corps qu’elle peut, et ne s’en prive pas, montrer
en toute liberté, au point de le façonner à dessein,
revêt un caractère choquant au-delà de l’acceptable. Et, TF1,
qui n’est pas à une ignominie près, nous présente la séquence
comme une partie de cache-cache : “ Qui est dans
le lit d’Ophélie ? ” Shame on you !
On ne peut que lui en vouloir. On ne peut pas mettre ça sur
le dos d’une journée difficile. S’est-elle trop attardée au
soleil ? Est-elle restée trop longtemps dans la piscine,
au point de se retrouver avec une flaque d’eau à la place
du cerveau ? Non. C’est inexcusable. D’où l’importance
de ne pas laisser son cerveau en dépôt, même pour la fête
du travail. On ne soupçonne jamais réellement ce genre de
dérives avant d’y être confronté. Plus tôt dans la journée,
elle me donnait, il est vrai, matière à m’interroger sur sa
santé intellectuelle, mais de là à imaginer cela… Non. Alors,
maintenant, je suis perdu. Je ne sais plus si ce que je pris
pour un appel au secours de sa part, était une vraie supplication
à la sauver, un jeu, ou de la stupidité ? Je vous livre
l’objet de mon désarroi, et peut-être pourrez-vous m’aider :
“ ça me fait tellement de bien de rencontrer des gens
comme ça, vraiment merci. Je vis une expérience géniale. Je
suis complètement coupée de tout ce qui ne me plaît pas dans
ma vie, de stress, d’être artiste. Et d’arriver là, de voir
ces gens… c’est un vrai cadeau. Merci. ” De rien.
On devine, dans ses paroles, l’extrême détresse d’une vie
coupée du monde “ des gens ”. On entend la
douleur de sa solitude. On mesure à quel point cette vie “ de
stress, d’être d’artiste ”, qu’on lui impose sous
peine de mort, doit être un cauchemar, que dis-je ? Un
enfer, à côté d’une vie dans une burqa. Mais, je garde à l’esprit
que Dieu lui a donné la foi.
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Un malheur n’arrivant jamais
seul, revenons aux nominaicheuns, comme s’évertuent
à le dire Karolina et Serena. Vécues comme un déchirement,
elles sont une aubaine pour les débordements en tout genre :
bons sentiments et hypocrisies. Et, sur ce terrain, Prosper
n’est jamais avare. Ainsi, nous gratifie-t-il d’un superbe :
“ C’est le jeu, faut le faire. Ça n’empêche pas qu’on
s’aime ”. Je faillis embrasser ma télé. Plus tard,
il se confie à Ophelaï, si peu taraudé par l’image qu’il
peut renvoyer : “ ça me fait chier parce que si les
téléspectateurs voient que je m’occupe d’elles alors que je
les ai nominées… Si je suis super gentil avec elles, ça fait
gros hypocrite ”. Mais, non, qu’est-ce que tu vas
t’imaginer là ? Je n’en puis plus, j’embrasse ma télé.
Et, Raimondo, derrière qui en remet une couche en nous expliquant
que, le plus difficile, c’est qu’il n’aime pas faire pleurer
les filles. Emouvant et tellement crédible de la part d’un
garçon qui se flatte, sans sourciller, de 156 conquêtes. Et
puis faire pleurer les filles, c’est s’offrir la possibilité
de les consoler. Ce qui n’échappe pas à Flavie, qui lui annonce,
en presque tête-à-tête, que, par sa faute, sa boîte aux lettres
explose et que son répondeur est saturé. Et de conclure sur
cette question percutante et tellement bien sentie pour
les copines : “ C’est typiquement italien de consoler
les jeunes filles tristes ? Parce que j’ai plein de copines
dépressives… ” Balancez Prozac et Lexomil, Raimondo
est là.
Nice People, plus qu’une émission culturelle, un programme
de salubrité publique.
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