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Nice People (c) D.R. NICE PEOPLE - #9
Sauvez Ophélie 2
Par Cyril JOHANNEAU


Entre hier et aujourd’hui, ça fait deux fois qu’elle gémit sur son sort et se plaint de sa vie « de stress, d’être artiste », cette vie de « showbiz, qui ne [lui] plaît pas. » Alors, un geste, une main tendue vers Ophelaï serait vraiment salutaire.



  Nice People (c) D.R.

Au réveil, la drôlissime Serena fait état, auprès de ses amies de couche, de son effondrement de ne pas avoir été touchée, durant la nuit, par le « portougaige » à cause d’Ophélie Winter qui hante son esprit. L’humour de l’Italienne traduit cependant un sentiment bien réel dont on put mesurer l’importance la veille dans une séquence acérée. Eleanor, ayant trimé toute la journée, reçut pour cadeau la possibilité de prendre un bon bain, à partager avec qui lui semblait bon. Elle choisit Serena. Puis elles décidèrent de convier les deux malheureuses nominées.

Les 4 drôlesses, le cul dans les deux baignoires, loin d’évoquer les catins libertines du clip de Mylène Farmer, se mirent cependant à parler des hommes. Dans un immense éclat de rire, Serena déclara, sous le regard paumé de Katrin, aimer « tous les hommes ». Le rire s’estompa pour laisser place à l’ire. « Avec Ophélie, j’ai changé d’avis, parce que j’ai vu les hommes sous un autre… », dit-elle, interrompue par Eleanor : « Incroyable ! », le mot claqua de bouche en bouche et de main en main et résonna pas moins de six fois, marquant ainsi l’immensité de leur concorde. L’humour, toujours à portée chez Serena, reprit le dessus : «Tous, ce sont des baveuses ! », singeant le loup de Tex Avery dans Betty Boop, langue pendante et cris de désespoir inclus, tout en ajoutant : « Horrible ! Je déteste les hommes qui se mettent comme des vers. Les hommes sont lâches, il n’y a rien à faire ». Si le propos se suffisait amplement à lui-même, il fut servi néanmoins, une fois n’est pas coutume, par un montage plutôt intelligent et drôle. En effet, les images de la salle de bains alternaient avec celles du salon où les garçons se tortillaient à n’en plus pouvoir autour d’Ophélie, faisant onduler son corps sur une musique bien bidon. Bien sûr, cela eut été plus intense en utilisant la technique du split screen (où l’écran est découpé en plusieurs cadres pour nous faire partager différentes actions simultanées), en lieu et place du montage alterné, mais Nice People n’étant pas la série 24 (et Endemol, encore moins Brian de Palma), on peut toujours rêver.

Nice People (c) D.R.

La scène avait ceci d’édifiant qu’elle nous permettait aussi de voir Katrin et Raquel en aparté. Sauf que, bien que présentes, elles étaient, comme l’a si justement dit Ophélie Winter, une fois n’étant décidément pas coutume, « invisibles ». Il est vrai, j’en conviens, qu’exister au milieu de Serena et Eleanor n’est pas la chose la plus aisée au monde. Quoi qu’il en soit, on n’entendit pas le son de la voix de Raquel, et quand Katrin ouvrit la bouche ce fut pour dire qu’elle ne comprenait pas ce qui se racontait. Et c’est tout le drame de l’Allemande : non seulement elle n’ose pas parler car complexée par son accent (« elle dit trois mots toutes les demies heures », confirme Raimondo), mais en plus elle semble ne jamais rien comprendre de ce qui se dit. Pis, quand elle s’exprime, notamment au confessionnal, elle adopte un ton soporifique qui lui donne un air complètement sinistre, et quand elle ne parle pas, elle a l’air tout bonnement déprimée : aujourd’hui, une scène nous la montre aux côtés de Raquel, toutes deux avachies, désenchantées, et lui disant, d’un air de se convaincre : « On s’amuse bien, c’est pas grave ». En effet, c’est pas grave, et puis, ça saute aux yeux. Raison pour laquelle, certainement, ses amis, les vrais de sa vraie vie en Allemagne, vus dans le portrait qui lui était consacré lors du prime de lancement, nous assurent qu’elle est la fille la plus pétillante du monde. On les croit sur paroles. C’est pour ça qu’on va leur la rendre : elle ne va pas nous pét(ill)er entre les doigts, la garce !