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Au réveil, la drôlissime
Serena fait état, auprès de ses amies de couche, de son effondrement
de ne pas avoir été touchée, durant la nuit, par le « portougaige »
à cause d’Ophélie Winter qui hante son esprit. L’humour de
l’Italienne traduit cependant un sentiment bien réel dont
on put mesurer l’importance la veille dans une séquence acérée.
Eleanor, ayant trimé toute la journée, reçut pour cadeau la
possibilité de prendre un bon bain, à partager avec qui lui
semblait bon. Elle choisit Serena. Puis elles décidèrent de
convier les deux malheureuses nominées.
Les 4 drôlesses, le cul dans les deux baignoires, loin d’évoquer
les catins libertines du clip de Mylène Farmer, se mirent
cependant à parler des hommes. Dans un immense éclat de rire,
Serena déclara, sous le regard paumé de Katrin, aimer « tous
les hommes ». Le rire s’estompa pour laisser place
à l’ire. « Avec Ophélie, j’ai changé d’avis, parce
que j’ai vu les hommes sous un autre… », dit-elle,
interrompue par Eleanor : « Incroyable ! »,
le mot claqua de bouche en bouche et de main en main et résonna
pas moins de six fois, marquant ainsi l’immensité de leur
concorde. L’humour, toujours à portée chez Serena, reprit
le dessus : «Tous, ce sont des baveuses ! »,
singeant le loup de Tex Avery dans Betty Boop, langue pendante
et cris de désespoir inclus, tout en ajoutant : « Horrible !
Je déteste les hommes qui se mettent comme des vers. Les hommes
sont lâches, il n’y a rien à faire ». Si le propos
se suffisait amplement à lui-même, il fut servi néanmoins,
une fois n’est pas coutume, par un montage plutôt intelligent
et drôle. En effet, les images de la salle de bains alternaient
avec celles du salon où les garçons se tortillaient à n’en
plus pouvoir autour d’Ophélie, faisant onduler son corps sur
une musique bien bidon. Bien sûr, cela eut été plus intense
en utilisant la technique du split screen (où l’écran est
découpé en plusieurs cadres pour nous faire partager différentes
actions simultanées), en lieu et place du montage alterné,
mais Nice People n’étant pas la série 24 (et
Endemol, encore moins Brian de Palma), on peut toujours rêver.
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La scène avait ceci d’édifiant
qu’elle nous permettait aussi de voir Katrin et Raquel
en aparté. Sauf que, bien que présentes, elles étaient, comme
l’a si justement dit Ophélie Winter, une fois n’étant décidément
pas coutume, « invisibles ». Il est vrai,
j’en conviens, qu’exister au milieu de Serena et Eleanor n’est
pas la chose la plus aisée au monde. Quoi qu’il en soit, on
n’entendit pas le son de la voix de Raquel, et quand Katrin
ouvrit la bouche ce fut pour dire qu’elle ne comprenait pas
ce qui se racontait. Et c’est tout le drame de l’Allemande :
non seulement elle n’ose pas parler car complexée par son
accent (« elle dit trois mots toutes les demies heures »,
confirme Raimondo), mais en plus elle semble ne jamais rien
comprendre de ce qui se dit. Pis, quand elle s’exprime, notamment
au confessionnal, elle adopte un ton soporifique qui lui donne
un air complètement sinistre, et quand elle ne parle pas,
elle a l’air tout bonnement déprimée : aujourd’hui, une
scène nous la montre aux côtés de Raquel, toutes deux avachies,
désenchantées, et lui disant, d’un air de se convaincre :
« On s’amuse bien, c’est pas grave ». En
effet, c’est pas grave, et puis, ça saute aux yeux. Raison
pour laquelle, certainement, ses amis, les vrais de sa vraie
vie en Allemagne, vus dans le portrait qui lui était consacré
lors du prime de lancement, nous assurent qu’elle est la fille
la plus pétillante du monde. On les croit sur paroles. C’est
pour ça qu’on va leur la rendre : elle ne va pas nous
pét(ill)er entre les doigts, la garce !
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