Tout cela pour dire que
je ne connais pas, ne connaîtrais sans doute jamais, ces deux
filles. L’annonce de leur nominaicheun ne suscita rien
en moi. Tout au plus l’envie de voir leurs réactions. Il fallut
pour cela attendre que la production daigne vouloir faire des
gros plans : j’étais infoutu de les repérer au milieu du
groupe. Invisibles. Et, à entendre les commentaires qui entourèrent
l’instant, je devine sans mal que je n’étais seul dans ce cas.
Dans le lointain du brouhaha, on pouvait percevoir, à l’énoncé
de leurs deux noms : « Elles sont pas là ».
Et, effectivement, si ce n’était l’image d’une pomme rétrécissant
à vue d’œil, car croquée nerveusement par Raquel, peu de choses
attestaient de leur présence. Comme absentes à elles-mêmes,
écrivais-je alors. Des spectres cernés. Seule Elena, gageons-le
peu portée sur le spiritisme, garda les pieds (enfin, les talons
aiguilles) sur terre et, ripostant à une voix déchirante s’étant
élevée pour beugler sa douleur « J’suis vert ! »,
suggéra : « On va boire un petit verre ? »
Un vrai poème, Elena.
L’élément
positif, c’est qu’elles ne nous ont pas donné l’occasion de
les regretter. A la rigueur, qu’elles sortent toutes les deux.
Ce serait un vrai geste salutaire, tant pour nous que pour
elles. Notamment, pour ce qui concerne Katrin qui pourrait
alors suivre un traitement approprié, j’entends une cure de
désintoxication. C’est sûr, cette fille est une junkie. Pour
preuve, cette image où, profitant d’un massage prodigué à
Michaël, elle s’envoie je ne sais quel aérosol dans le nez,
en précisant : « je ne sens rien »..
Et, effectivement, elle s’en met plein le nez, intérieur comme
extérieur, sans réaction aucune. Et TF1 diffuse ça. Mais,
jusqu’où iront-ils dans l’éthique et la déontologie ?
Comme on vient de le voir, la présence d’Ophélie Winter dans
la Villa n’est pas du goût de toutes les filles. Leur exaspération
semble en tout cas justifiée, tant l’attitude des garçons
ressemble trait pour trait à la description qu’en fait Serena.
Bien sûr, pas tous les garçons. Mais, ceux qui se manifestent
le font pour tous les autres, et bien plus encore. Hier nous
offrit le spectacle affligeant de la servilité d’un portougaige,
heureusement sauvé par un humour très direct et, du coup,
plutôt efficace. Tandis que ce jour nous propose la danse
nuptiale d’un Italien, malheureusement, pour nous, composée
des mêmes ingrédients. A un détail près, cette confidence
éclairée : « Ophélie, c’est une star, on joue
pas dans la même division. Mais, Eleanor, elle est extraordinaire ! »
Pauvre Ophélie, personne ne veut de toi. Mais, tu le sais
déjà.
Et,
que les filles se rassurent : Ophélie est déjà partie.
Alors qu’il lui reste encore toute une journée, plus une
nuit, plus encore toute une journée à passer parmi nos nice
lofteurs et lofteuses , elle se rappelle : « mon
passage dans la Villa, j’en garde un souvenir génial. J’espère
les revoir quand ils sortiront et faire une fête avec eux,
parce que je me suis super bien entendue avec eux. Et que
voilà. C’était un peu la fête tous les soirs, un peu les
vacances, mais dans la vie que j’ai qu’est assez speed,
assez stressée, ça me fait vraiment du bien de les avoir
rencontrés et d’avoir passé trois jours ici. »
Bon. D’aucuns diront qu’il s’agit d’un message subliminal,
d’un métalangage, au fond, pour nous signifier que la plaisanterie
a assez duré et qu’il est tant que ça s’arrête. Mais alors,
elle aurait un cerveau ? Non, ça ne colle pas. Plus
de doute à avoir, il faut vraiment la sortir de là. Enfin,
non. Je veux dire, il faut la laisser dans la Villa, avec
les siens. Vivre cette vie-là, justement. Parce qu’entre
hier et aujourd’hui, ça fait deux fois qu’elle gémit sur
son sort et se plaint de sa vie « de stress, d’être
artiste », cette vie de « showbiz, qui
ne [lui] plaît pas. » Alors, un geste, une main
tendue vers Ophelaï serait vraiment salutaire.