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Alignés au bord de la piscine, nos nice
lofteurs se préparent à un plongeon collectif, quand, au moment
de sauter, Raimondo pousse Elena. Vexée, elle sort de l’eau
et quitte le groupe sous les huées de ses amis qui l’éclaboussent
et la houspillent. On peut entendre, giclant de la piscine :
“ Le brushing ! Le brushing ! ”,
“ Le maquillage ! ”, ou encore :
“Faut la faire sauter avec les chaussures ! ”
Elena se réfugie à l’intérieur. Revenu au bord de la piscine,
notre cher Prosper tente une analyse de la situation en ces
termes : “Lle truc qu’est relou, c’est qu’elle se
prend trop au sérieux. Elle se lâche pas… Ce que je veux dire,
c’est que, ça va, respire un coup, pète un petit coup, tu
vois ce que je veux dire ? Je suis sûr que si elle venait
et qu’elle larguait une grosse caisse, elle serait aérée pour
tout le jeu. ” On le savait bête, mais de là à en
faire un art de vivre ! Le plus édifiant dans tout cela
reste sans doute la réaction d’Elena, qui minimise l’affaire
de la façon suivante : “ C’est pas grave. C’est
comme à l’école. Les enfants sont parfois un peu méchants. ”
Le verdict est sans appel. Juste, par ailleurs.
Cette distance et cette intelligence ne lui suffisent cependant
pas à faire face. Elle craque. Et ne peut retenir ses larmes.
Seule. On devine, alors, derrière les talons aiguilles, un
passé fait, sans nul doute, de souffrance, de combat, de médiocrité,
auquel ces gens la renvoie avec douleur. De leur côté, les
garçons, solidaires, ne bougent pas. Certains d’affronter
la situation avec bon sens. Raimondo va même jusqu’à reprocher
son attitude : “ Mais, l’autre, elle l’a pris
perso, sérieusement ! ” Quant à Prosper, sans
scrupule : “ Ecoute-moi bien : même quand
je suis méchant, prends-le avec humour, parce que c’est pas
méchant .” Et, ma main dans ta face, prends la avec
humour, parce que c’est pas méchant. Mais la médaille de la
solidarité masculine (en même temps que du courage et de l’intelligence)
revient à Michaël qui choisit de nier en bloc : “ Personne
ne l’a poussée, c’est elle qui a sauté ! ”,
et de s’en justifier dans le confessionnal : “ J’ai
pas envie d’avoir une amitié pure et saine avec elle. Et je
continuerai à la contredire. Et comme ça, on sera en conflit
tout le temps. ” On devine derrière la bêtise de
sa certitude, un avenir de médiocrité, auquel il se raccroche,
pourtant, comme le singe à son arbre.
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Nonobstant, une voix s’élève quelque part,
c’est Eleanor, la brune, qui tente d’expliquer la situation
à la blonde Karolina : “ C’est tellement facile
de se mettre à 10 contre 1… ” Sauf que la blonde
ne voit pas plus loin que son nez : “ tout le
monde la charrie depuis le début… C’est un peu la cible. ”,
rétorque-t-elle sur un ton d’évidence. Oui, c’est très bien
ainsi, pourquoi changer. Et de conclure sa pensée (?) par
cette condamnation catégorique : “ Elle est différente. ”
Et, toi, tu es navrante. Définitivement.
La sentence tombe de la bouche de l’illustre Prosper-de-tous-les-coups,
surtout les plus bas : “ C’est sûr qu’Elena va
y passer, si tout le monde est cohérent. ” Et, là,
j’ai honte ... Néanmoins, dire ma honte ne suffit pas, tant
cela tient, dans son cas, de la tautologie pléonasmique. Eleanor
va-t-elle rire longtemps ? Ce qui est sûr, c’est qu’un
vent mauvais souffle aussi dans le dos du Français.
Helder confie à Raimondo qu’il trouve que “ depuis
le début, Prosper est trop : il est faux. Je lui dis,
arrête de faire du cinéma, on voit bien que c’est pas vrai ”
Tel est pris qui croyait prendre. Toutefois, dans le cas d’un
duel franco-russe, que j’appelle et redoute, supporterai-je
de voir Elena éliminée au prétexte de sauver Prosper-la-France ?
Et vous ?
Nice People, plus qu’une émission culturelle, un programme
d’amour.
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