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Et, c’est là que ça se gâte.
Du sas où il se trouve avec Elena, le Français est amené à
s’exprimer diversement afin de sauver sa peau. Interrogé par
Eleanor, via une séquence enregistrée, sur la nature de ses
sentiments à son égard, il ouvre son cœur. Tombant le masque,
faisant fi des caméras, il lui répond directement : « Je
vais vous expliquer. Quand vous faites un jeu télévisé comme
celui-ci, les sentiments que vous éprouvez envers les personnes
sont multipliés par cent. Vous vivez 24h/24 avec elles. Je
ne vais pas vous dire que je l’aime mais je me sens très bien
avec elle. » En effet, ça méritait une explication.
Les yeux dans les yeux. Mais, Arthur rappelle alors que les
Nice Lofteurs « écoutent les réponses à l’intérieur de
la Villa. » Dépité, notre amoureux vit un grand moment
de solitude, le visage enfoui dans les mains. Déchiré, il
explose dans un retentissant : « je t’aime, ma chérie
! », foudroyant de vérité. Eleanor, pas dupe, éclate
de rire et lui assène un « rattrape-toi bien » de
circonstance. Sa simulation est si pathétique qu’elle ferait
passer celle de Romain, à l’égard d’Angela dans Loft Story
2, pour de la sincérité.
Christophe Dechavanne, déjà présent dans la Villa, assiste
à la scène. On comprend, alors, son attention toute particulière
pour la jeune Anglaise. Prise en étau entre ses émotions non
feintes et le badinage manifeste de son Chouchou, qui n’échappe
à personne, il n’y a pas loin pour qu’elle se retrouve à son
tour sur la sellette. Malheur à celui qui s’exclut. C’est
pourquoi, Christophe veille. En grand frère sympa, tel que
j’imagine qu’il se voit. Ou en père, tel que le voit Serena
, enthousiaste et pas toujours claire : « Il a la
capacité de transporter un groupe. Il est beaucoup organisatif
… c’est pourquoi je dis : « il est comme un
père », mais ça dépend aussi, mon père était différent.
Mais il a un rôle de quelqu’un qui se fait écouter parce qu’il
est écouté et parce qu’il est capable de se faire écouter
et de se faire respecter. Et on avait besoin de ça. »
Alors que la production le voit en « général »,
manière détournée de tourner en dérision l’attitude de quelqu’un
qui s’investit différemment dans le groupe.
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Cela entérine, pour le téléspectateur,
« l’incapacité d’apprécier la singularité » dont
je parlais récemment (cf. : Complaisance), comme norme.
Comme si un adulte face à des ados ne pouvait être que la
caricature de l’ordre et de la discipline. Nice People
évacue, par la dérision, toute dimension pédagogique pouvant
émaner de ces situations de confrontation, et s’évertue à
laisser planer au-dessus de la Villa l’ombre de Peter Pan.
L’adulte responsable, mais pas seulement, le bon sens, l’interdit,
l’usage de la raison aussi y sont ringardisés, ridiculisés
et, finalement, montrés comme des entraves et non comme éléments
Lofteurs au niveau le plus bas.
Nice People, plus qu’une émission culturelle, un programme
éducatif.
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