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Nice People (c) D.R. NICE PEOPLE - #19
Corps et armes
Par Cyril JOHANNEAU



Dans Nice People, les corps, bien qu’exhibés à longueur de journée, ne jouissent jamais d’une totale liberté. Hormis dans les circonstances particulières de l’assouvissement de besoins naturels, la nudité, et quelle nudité, n’y a pas sa place.


  Nice People (c) D.R.

Sur toutes les lèvres, dans toutes les bouches, le sexe fait saliver les Nice Lofteurs aujourd’hui. Et la production n’est pas en reste, qui ne nous épargne aucune allusion, aucune conversation. Après l’annonce fracassante de Karolina , chacun sort de sa réserve et confie les états d’âme de son bas-ventre. Chacun, à quelques exceptions près ( Katrin , Nalle , Michaël et Antti ), pas débiteurs pour autant. Nous y reviendrons.

Une fois encore, M. Nice s’assure quelque garde-fou, au cas où la sauce polonaise ne produirait pas les effets escomptés. Ainsi, au programme du jour, un défi anodin de rien du tout où chaque Nice Lofteur doit faire prononcer, à son insu, un mot à Christophe Dechavanne. L’animateur, toujours à l’écoute, se prête au jeu sans le moindre soupçon. Bien sûr, certains de ces mots sont plus ou moins connotés et orientent donc plus ou moins les causeries. Plutôt moins, d’ailleurs, n’en déplaise à la production. Les «  coucougnettes  » de Helder et le « string » de Serena ne donnent lieu à aucun débordement, quant au « gingembre » de Raimondo , il ne fait pas davantage monter quoi que ce soit. Seul le placide « sexuellement » d’ Eleanor réussit à faire durer l’échange. L’occasion nous est alors offerte de mesurer la frustration de l’Anglaise, regrettant de ne pouvoir faire davantage de «  guilous  » avec son Chouchou, du fait d’être « ici ».

Nice People (c) D.R.

Le hasard, je l’ai déjà dit, faisant très bien les choses en matière de télé-réalité, nous pouvons surprendre, peu après, une conversation en forme d’écho entre Raimondo et Prosper, et surtout apprécier, si besoin en est, le doigté exquis du Français : « tu baiserais devant les caméras? », demande-t-il à l’Italien, avant de poursuivre, face à la moue négative de son interlocuteur : « Moi, avec Eleanor, je ne me verrais pas lui mettre euh… », et de s’arrêter afin de ne pas lui mettre n’importe quoi. Son « euh » traîne et rencontre le sourire approbateur et entendu de Raimondo . Prosper se ressaisit et conclut : « Excuse-moi du terme, je ne me verrais pas baiser. Vraiment. » Ouf ! Le terme choisi est finalement et certainement plus excusable que celui ravalé.

Une autre séquence nous apprend que la moue négative affectée par Raimondo tient sûrement plus de la moue de circonstance que de la réponse sans équivoque. En pleine séance d’habillage 100 % masculine, notre Italien révèle, à son tour, à Nalle et à Helder l’ampleur de son manque sexuel. Exclusivement sexuel. Au point qu’il pourrait bien, dans un futur très proche, « sauter sur n’importe laquelle ». À sa détermination, on peut être sûr qu’il ne se laissera pas intimider par la présence des caméras.