Dans Nice People, les corps, bien qu’exhibés à longueur
de journée, ne jouissent jamais d’une totale liberté. Hormis
dans les circonstances particulières de l’assouvissement de
besoins naturels, la nudité, et quelle nudité, n’y a pas sa
place.
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Sur toutes les lèvres, dans
toutes les bouches, le sexe fait saliver les Nice Lofteurs
aujourd’hui. Et la production n’est pas en reste, qui ne nous
épargne aucune allusion, aucune conversation. Après l’annonce
fracassante de Karolina , chacun sort de sa réserve et confie
les états d’âme de son bas-ventre. Chacun, à quelques exceptions
près ( Katrin , Nalle , Michaël et Antti ), pas débiteurs
pour autant. Nous y reviendrons.
Une fois encore, M. Nice s’assure quelque garde-fou, au cas
où la sauce polonaise ne produirait pas les effets escomptés.
Ainsi, au programme du jour, un défi anodin de rien du tout
où chaque Nice Lofteur doit faire prononcer, à son insu, un
mot à Christophe Dechavanne. L’animateur, toujours à l’écoute,
se prête au jeu sans le moindre soupçon. Bien sûr, certains
de ces mots sont plus ou moins connotés et orientent donc
plus ou moins les causeries. Plutôt moins, d’ailleurs, n’en
déplaise à la production. Les « coucougnettes »
de Helder et le « string » de Serena ne donnent
lieu à aucun débordement, quant au « gingembre »
de Raimondo , il ne fait pas davantage monter quoi que ce
soit. Seul le placide « sexuellement » d’ Eleanor
réussit à faire durer l’échange. L’occasion nous est alors
offerte de mesurer la frustration de l’Anglaise, regrettant
de ne pouvoir faire davantage de « guilous » avec
son Chouchou, du fait d’être « ici ».
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Le hasard, je l’ai déjà
dit, faisant très bien les choses en matière de télé-réalité,
nous pouvons surprendre, peu après, une conversation en forme
d’écho entre Raimondo et Prosper, et surtout apprécier, si
besoin en est, le doigté exquis du Français : « tu
baiserais devant les caméras? », demande-t-il à l’Italien,
avant de poursuivre, face à la moue négative de son interlocuteur
: « Moi, avec Eleanor, je ne me verrais pas lui mettre
euh… », et de s’arrêter afin de ne pas lui mettre
n’importe quoi. Son « euh » traîne et rencontre
le sourire approbateur et entendu de Raimondo . Prosper se
ressaisit et conclut : « Excuse-moi du terme, je ne
me verrais pas baiser. Vraiment. » Ouf ! Le terme
choisi est finalement et certainement plus excusable que celui
ravalé.
Une autre séquence nous apprend que la moue négative affectée
par Raimondo tient sûrement plus de la moue de circonstance
que de la réponse sans équivoque. En pleine séance d’habillage
100 % masculine, notre Italien révèle, à son tour, à Nalle
et à Helder l’ampleur de son manque sexuel. Exclusivement
sexuel. Au point qu’il pourrait bien, dans un futur très proche,
« sauter sur n’importe laquelle ». À sa détermination,
on peut être sûr qu’il ne se laissera pas intimider par la
présence des caméras.
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