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Sitôt dit sitôt fait. Et,
en fait de n’importe laquelle, il saute sur toutes celles
encore disponibles. En soirée, en clin d’œil à l’ouverture
de Cannes, nos amis sont conviés à leur propre Festival pour
y recevoir chacun sa Palme d’or. Notre bonhomme, fort de sa
Palme du plus dragueur, remercie avec chaleur et humidité,
à la fois Katrin (affectueusement) et Serena (goulûment),
présentes à ses côtés. Mais, à peine avons-nous le temps d’en
profiter que nous le retrouvons la main plongée dans le décolleté
de Karolina . La Polonaise ne s’en laisse pas conter et le
laisse seul avec sa main, non sans lui préciser qu’il n’est
« pas assez baraqué et trop poilu ». Raimondo
garantit qu’il ne s’épilera pas pour autant. Pas encore prêt
à tous les sacrifices. Et un étalon potentiel de moins pour
Karolina . Un !
Mais alors, qui ? Deux autres éléments nous sont apportés
au cours de la journée. Tout d’abord, une discussion avec
Nalle , où elle balance que Prosper lui avait fait du gringue
le premier soir mais qu’elle était restée raide comme « une
barre de fer ». Et de préciser que c’est alors que le
Français s’était tourné vers l’Anglaise. Donc, Prosper éliminé.
Mais, la scène avec Nalle montre autre chose : en l’occurrence,
Jules, le chien de Dechavanne, affalé sur nos deux Nice Lofteurs
. Cadrés de dos et en plongée, nous ne voyons pas leurs visages
et devinons le chien seulement par une patte roidement dressée
entre les deux compères et que Karolina caresse voluptueusement.
Le geste joint à la parole peut être vu comme un message lancé
au Suédois. Le reçoit-il ? La question reste en suspens. Ici
comme là-bas, où l’on entendait quelques jours auparavant
se murmurer des interrogations sur sa sexualité, celui-ci
ne donnant pas l’impression d’être attiré par qui que ce soit,
ni filles ni garçons. Karolina , accroche-toi.
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A moins que… nous ne fassions
fausse route. Restée avec Eleanor et Christophe, après la
cérémonie, et après s’être faite entreprendre par Raimondo
, elle suit, sans intervenir, une conversation où il est question
d’expériences homosexuelles. Interrogée à son tour, elle se
fait reposer la question n’ayant soi-disant pas suivi la discussion,
pourtant univoque, avant de répondre, équivoque et mystérieuse
: « J’ai eu des expériences… des expériences… »
Non, pas possible ! Décidément, tu as tout d’une Loana . Ou
presque.
Quoi qu’il en soit, et ne lui en déplaise, la Palme du « plus
en manque » ne lui est pas décernée, mais à Serena .
Surprise mais ravie, elle finit par attester au confessionnal
: « C’est vrai, c’est vrai, c’est vrai. J’accepte,
j’accepte, j’accepte. » Avant d’ajouter, clairvoyante
: « Je suis sûre que je ne suis pas la seule ! »
Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
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La remise de sa Palme à
Serena a quelque chose d’intéressant que ses commentaires
ne dévoilent pas. Un geste. Et quel geste ! Se dirigeant vers
le podium où l’attend son trophée, l’Italienne, dans une sorte
d’inconscience charnelle, se gratte généreusement la croupe.
Le geste, si peu distingué qu’il soit, est majestueux. En
ce sens qu’il réintroduit en ce monde lissé et sur-fabriqué,
dans lequel les êtres sont réduits à des caractères publicitaires
et des produits de consommation in situ, une once de pulsions
de l’ordre de la libération corporelle. Le corps s’exprime
envers et contre le dispositif. Et non pas dans une conscience
exhibitionniste. Les instincts primitifs, ceux contre lesquels
se forge notre éducation, dans l’enfance, s’y réapproprient
un corps perclus de pudeur et de bienséance.
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